« Le chant de la sittelle », ou prélude à une chronique d'hier et d'aujourd'hui, écriture autobiographique de haute facture de Djohar Amhis, est publié aux éditions Espace libre. L'auteur y raconte sa vie ainsi que les gravés dans sa mémoire. En marge d'une vente-dédicace organisée samedi dernier à la Librairie générale d'El Biar, elle a d'emblée précisé qu'elle n'avait pas l'intention de faire paraître ce livre : « Le chant de la sittelle était destiné à mes enfants et mes petits-enfants. C'est la Fondation Mahfoud Boucebci, que je remercie au passage, qui a pris la décision de le publier. Je ne savais même pas d'ailleurs à quelle maison d'édition elle a confié sa publication ». Dans cette autobiographie attachante, l'ancienne enseignante de langue française, qui précise n'avoir pas pris en considération la forme classique de l'écriture, raconte des tranches de sa vie, celles de sa mère et aussi d'autres femmes : « C'est un hommage à ma mère et à nos mères. C'est pour cette raison que l'écrivain a mis ‘'autobiographies'' au pluriel. Ce livre est un autre regard que je porte sur la femme pour que les hommes prennent conscience de la condition de la femme. Dans une société patriarcale, comme la nôtre, la femme est quasiment effacée. Elle est réduite à l'accomplissement de son devoir. Beaucoup souffrent en silence, mais comme elles n'en parlent pas, on croit souvent qu'elles vivent bien ». Mme Amhis a écrit ce livre, divisé en deux parties, sous forme de flash-back. La première est consacrée à son autobiographie, la seconde aux évènements qui ont marqué sa mémoire, en particulier ceux qui se sont produits dans notre pays durant la décennie noire. Le lecteur découvre aussi une poétesse talentueuse. En effet, « Le chant de la sittelle » comporte aussi une très belle série de poèmes rédigés selon les conjonctures. « Je ne suis pas morte/Je ne suis pas la dernière sittelle/ Mon chant se fera entendre/Mon chant est vie/Mon chant appelle/Mon chant rallie/Mon chant réconcilie/ Mon chant brise/Le silence/Le résignation/La soumission/La fatalité » est une ode à l'amour, à la paix et à la fraternité. A la question de savoir qu'est-ce qui lui a inspiré le titre du livre, elle répond que la sittelle, oiseau aux couleurs vives, qu'on a cru disparue, existe toujours dans notre pays et continue à bercer la terre de son chant : « Comment ne pas faire le rapprochement avec le chant profond de notre terre, le chant d'existence ? Chant de la montagne, chant du pays tout entier qui retrouve sa vibration première ». Dans la deuxième partie, Mme Amhis a repris la célèbre phrase d'Arthur Rimbaud « Le je est un autre », parce qu'elle utilise le « Je » pour raconter la vie d'autres femmes : « Dans les associations, beaucoup de femmes m'ont confié leurs problèmes et leurs souffrances. C'est de ces femmes que je parle. Personnellement, j'ai vécu heureuse avec mon mari ». Par ailleurs, en ce qui concerne ses projets, elle affirme poursuivre son initiative relative à la promotion de la lecture auprès de jeunes écoliers, qu'elle en est d'ailleurs à son huitième livre visant la vulgarisation et la facilitation de l'acte de lire. Térik Boucebci, fils de l'éminent psychiatre assassiné, souligne, dans la préface du livre, que « L'appel à la mémoire, à la source de soi, du soi, entre liberté et conscience, est un chemin où peu d'entre nous prennent le risque d'exister ». Toujours est-il que « Le chant de la sittelle » est un livre qui démontre qu'en dépit des problèmes et des difficultés, il ne faut pas perdre espoir. La vie continue. Djamel O. Dans cette autobiographie attachante, l'ancienne enseignante de langue française, qui précise n'avoir pas pris en considération la forme classique de l'écriture, raconte des tranches de sa vie, celles de sa mère et aussi d'autres femmes