A la veille de ses entretiens, au Caire, avec le chef de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi, Ahmed Moaz Al Khatib, le chef de l'opposition, a lancé, dimanche, sur sa page Facebook, un pavé dans la mare en invitant les autorités à négocier dans les « territoires libérés » dans le nord du pays. La perplexité et les interrogations suscitées par cette nouvelle sortie du patron de l'opposition syrienne en exil, seraient l'expression du malaise qui couve au sein de la Coalition, provoqué par l'opposition franche de sa plus importante composante, le Conseil national syrien, au dialogue avec Damas, avant le départ du président Bachar Al Assad. M. Al Khatib, qui mesure le risque d'une telle initiative notamment au sujet de son avenir politique, semble jouer son « va tout » en durcissant le ton à l'égard du gouvernement, lequel a exprimé, vendredi, son refus de tout dialogue sous conditions après avoir mis en valeur sa « suprématie » sur le terrain des opérations militaires. Au terme d'un entretien avec le SG de l'Organisation panarabe, le patron de l'opposition a déclaré n'avoir reçu « aucune réponse claire » de Damas considérant cette prise de position comme un « message négatif ». « J'adresse un dernier message au régime pour qu'il essaie de comprendre la souffrance du peuple syrien, parce que la révolution continuera et ne s'arrêtera jamais », a-t-il averti. M. Al Khatib, qui effectue une sorte de tournée diplomatique mondiale pour « vendre » son offre de dialogue, soutenue, rappelle-t-on, par les Etats-Unis, l'Europe et la Russie, a eu dimanche un autre soutien de taille : l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, qui l'a encouragé à poursuivre ses efforts pour entamer un dialogue avec le régime, au terme d'une rencontre dans la capitale égyptienne. Sur le terrain, la violence s'accentue. Au moins 14 membres des services du renseignement syrien ont été tués, hier, dans un double attentat suicide perpétré par deux membres du front djihadiste Al Nosra, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).