La violence en milieu scolaire retient l'attention de la communauté éducative et constitue une préoccupation majeure pour les politiques. Tout d'abord, parce qu'elle revêt diverses formes. Ensuite, parce qu'il existe une forte demande sociale et institutionnelle pour mettre fin à ce problème. Tout le monde s'accorde à dire que le phénomène n'est pas nouveau, il a pris de l'ampleur quelques temps après les années de terrorisme. Enseignants, élèves et personnel d'encadrement, nul n'est épargné par cette violence. Selon les statistiques, plus de 15.000 élèves et plus de 5.000 enseignants ont fait l'objet d'agressions durant l'année scolaire 2011/2012. Le président de l'Union nationale des associations des parents d'élèves (Unape), Khaled Ahmed, a indiqué que « L'Etat n'a pas formé des éducateurs au sens propre du terme. Certes, il a investi dans la logistique mais,en parallèle, a négligé d'investir davantage dans les ressources humaines ». Il affirme que « depuis l'entame de l'année scolaire, 150 cas de violence à l'égard des élèves ont été enregistrés à travers le territoire national. « Au lieu de punir les enfants violents, il faudrait plutôt les prendre en charge et étudier sérieusement leurs cas. On montre à l'élève ses devoirs, mais personne ne lui dit ses droits », a-t-il indiqué. Le président de l'Unape reconnaît que « l'éducation des élèves est très difficile, et c'est ici qu'intervient l'intelligence et la capacité de l'enseignant compétent », a-t-il souligné. De son côté, M. Bachir Hadj Dellalou, président de la Fédération nationale des parents d'élèves estime que « le phénomène de la violence a atteint son summum ». Le problème a été soulevé du temps de l'ex-ministre Benbouzid. « Plusieurs rencontres ont été tenues, un plan de lutte contre la violence a été élaboré et des commissions ont été installées à travers toutes les wilayas mais, hélas, faute de moyens financiers, tout a été bloqué », a-t-il expliqué. Par ailleurs, le ministère de l'Education nationale a donné instruction aux chefs d'établissement « d'inviter les forces de l'ordre (police et les gendarmerie) pour des contrôles inopinés dans les établissements scolaires à raison de deux fois par semaine ». Cette initiative est fortement applaudie par la Fédération. Le Conseil des lycées d'Algérie, qui a réalisé une étude sur le phénomène, estime que l'année scolaire 2010-2011 a enregistré 25.000 cas dont 3.500 dans le primaire. Plus de 13.000 cas ont été constatés dans le moyen et plus de 3.000 dans le secondaire. Ces cas de violence concernent les élèves entre eux. En outre, 201 cas de violence commis par des élèves (dont l'âge ne dépasse pas 11 ans) contre leurs enseignants ont été recensés dans le primaire, 2.899 autres cas ont été enregistrés dans le cycle moyen et plus de 1.455 cas dans le secondaire. L'étude révèle également que 1.942 cas de violence dans les trois cycles ont été commis par des enseignants contre leurs élèves. Les enseignants recourent aussi à des actes de violence à l'encontre de leurs collègues. On dénombre 501 cas de violence entre enseignants. D'autre part, trois cas d'agression contre des enseignants par des parents d'élèves ont été signalés au début de la rentrée scolaire 2012/2013. Selon le CLA, 40% des élèves ont des comportements violents et 60% ont fait l'objet d'actes de violence à l'intérieur et à l'extérieur des établissements scolaires. Pour recentrer le problème, le SG du Conseil des lycées d'Algérie, M. Idir Achour, indique que « le manque d'encadrement et la surcharge des classes sont les principales causes du phénomène ». M. Idir reconnaît aussi que les enseignants ont leur part de responsabilité par le fait qu'ils « n'arrivent pas à maîtriser la situation dans les classes », tout en affirmant qu'« ils ne sont pas sortis des écoles spécialisées en psychopédagogie ». Pour de plus amples informations, nos tentatives auprès du ministère de l'Education se sont avérées vaines.