Endesa et Iberdrola ont vendu, vendredi dernier, au groupe gazier belge Fluxys, le capital qu´elles détiennent dans le gazoduc qui relie directement, depuis 2011, l´Algérie à l´Espagne (Medgaz). Les deux entreprises espagnoles ont respectivement 12 et 20% des actions de ce consortium, que Fluxys leur a achetées pour 233 millions d´euros, devenant ainsi, avec 32%, le second actionnaire de Medgaz après Sonatrach (36%). Les deux autres actionnaires sont l´espagnole Cepsa et la française GDF. Par ailleurs, le groupe catalan Gas Natural Fenosa (GNF) est sur le point d´entrer dans le Medgaz avec l´achat de 12% des actions de Sonatrach. La sortie d´Endesa et d´Iberdrola de Medgaz était dans l´air depuis quelques mois. Faisant face à des difficultés financières en cette période de grande crise de croissance économique en Espagne, elles ont été contraintes de vendre ce capital pour pouvoir équilibrer leurs budgets. Tout comme l´entrée de GNF dans Medgaz, celle de Fluxys reste conditionnée par l´aval de tous les membres du consortium qui sont prioritaires dans l´acquisition des actions de leurs partenaires. L´entrée en service en 2011 du gazoduc reliant Beni Saf à Almeria a permis une plus grande stabilité du marché gazier espagnol. L´Algérie a pu renforcer, de son côté, sa position de premier fournisseur de gaz naturel à l´Espagne, assurant en 2012 environ 40% des besoins gaziers du marché espagnol contre 33% avant la mise en service de Medgaz. La loi espagnole sur la sécurité des approvisionnements énergétiques fixe un plafond de 50% que tout pays fournisseur ne pourra pas dépasser. Toutefois, grâce au Medgaz et à la connexion des réseaux énergétiques espagnol et français, l´Algérie pourrait exporter plus de gaz naturel sur le marché européen.