La Commission nationale chargée de superviser l'application du cessez-le-feu planche sur un nouvel accord La tension remonte dans le nord du pays. Le cessez-le-feu conclu le 12 février entre le pouvoir et les Houtis semble faire eau de toutes parts. Les escarmouches entre les rebelles zaydites et les tribus loyales au gouvernement qui n'ont jamais vraiment cessé. Depuis la "Sixième guerre" entre l'armée et les rebelles depuis 2004, des affrontements opposent par intermittence les tribus des Majli, Aoujari et Beni Aouir, loyales aux autorités, aux rebelles zaydites. Certains redoutent une septième guerre. Le pouvoir accuse les rebelles chiites de ne pas respecter les clauses du cessez-le-feu entré. «Les Houtis n'ont pas évacué leurs positions dans les montagnes et ne se sont pas conformés aux six clauses acceptées par Abdelmalek Al-Houti, leur chef», affirme Faëz Al-Aoujari,un député de Saada. «La situation n'avance pas sur la voie de la paix à Saada mais vers l'escalade et la persistance de la violence», ajoute-t-il accusant les rebelles de combattre les tribus qui «refusent leur présence». Les Houtis demandent au gouvernement de respecter ses engagements et d'œuvrer sérieusement pour la paix. Notamment la libération des prisonniers «malgré l'amnistie présidentielle» proclamée le 21 mai dernier et la reconstruction de Saada, le fief de la rébellion. Selon leur porte-parole des rebelles, Mohammad Abdel Salam, sur un millier des partisans de son groupe faits prisonniers, seules quelques centaines ont été libérées. «Le fait de nous accuser de violer la trêve relève d'allégations infondées visant à entraver la libération des détenus et à couvrir des intentions belliqueuses» disent-ils avant de lister leurs reproches au gouvernement qui n'aurait pas fait de progrès selon eux «sur les disparus, les indemnisations et l'arrêt des campagnes d'arrestation». Pis, ils l'accusent de distribuer des armes aux tribus et de «préparer une guerre générale dans la province de Saada et dans le sud». Dialogue de sourds ? Possible. En attendant, quelque 250.000 déplacés dans le nord ne peuvent regagner leurs foyers et la Commission nationale chargée de superviser l'application du cessez-le-feu planche sur un nouvel accord en 22 points à proposer aux rebelles. Ce texte prévoit l'acheminement de tous les prisonniers zaydites à Saada, la remise simultanée par les rebelles des équipements civils et militaires saisis durant la guerre.