«Le calme règne sur tous les fronts: à Saada, Malahiz et Harf Soufyane», régions du nord du pays où se déroulaient les combats, a déclaré une source militaire sur le terrain. Le cessez-le-feu entre l'armée yéménite et les rebelles chiites, dont les combats font rage depuis six mois dans le nord du pays, semblait respecté vendredi matin, quelques heures après son entrée en vigueur. «Le calme règne sur tous les fronts: à Saada, Malahiz et Harf Soufyane», régions du nord du pays où se déroulaient les combats, a déclaré une source militaire sur le terrain. Une autre source a assuré que l'aviation yéménite avait cessé ses sorties au-dessus de ces zones depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu à minuit (jeudi 21H00 GMT). Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a annoncé jeudi soir un cessez-le-feu et le chef de la rébellion Abdel Malek al-Houthi a ordonné à ses hommes de le respecter. L'offensive lancée le 11 août 2009 contre les rebelles était la sixième du genre depuis 2004, dans un conflit qui a fait des milliers de morts et 250.000 déplacés. Plusieurs militaires basés dans le nord du pays ont confirmé le respect du cessez-le-feu. «Nous demeurons dans nos positions et nous avons le doigt sur la gâchette», a cependant affirmé l'un d'eux, qui a refusé d'être identifié, traduisant la méfiance de la troupe à l'égard des rebelles zaïdites, issus d'une branche du chiisme minoritaire dans l'ensemble du Yémen mais majoritaire dans le nord-ouest du pays. Des sources militaires ont également indiqué avoir relevé des mouvements des rebelles qui procédaient au déminage et à la réouverture des routes, selon les termes du cessez-le-feu. Le cessez-le-feu est intervenu après l'acceptation par les rebelles des six conditions du gouvernement pour l'arrêt des hostilités dans la province de Saada (240 km au nord de Sanaa), fief des rebelles et limitrophe de l'Arabie Saoudite. Le gouvernement exigeait des rebelles d'«observer un cessez-le-feu, d'ouvrir les routes, de déminer et d'évacuer les hauteurs», de «se retirer des bâtiments publics et ne pas intervenir dans le fonctionnement de l'administration locale», de «restituer les biens publics et les armes saisies», de «libérer les détenus civils et militaires, y compris les Saoudiens», et de «respecter la loi et la Constitution». Il demandait également qu'ils s'engagent à «ne plus agresser» l'Arabie saoudite, intervenue dans le conflit début novembre après la mort d'un de ses gardes-frontières, tué par des rebelles infiltrés sur le territoire saoudien. Dans un communiqué, Abdel Malek al-Houthi a ordonné jeudi aux insurgés de cesser le combat, précisant qu'«une fois le cessez-le-feu consolidé, il sera procédé à la réouverture des routes, au démantèlement des points de contrôle et des barricades». Mercredi et jeudi, des combats avaient fait 36 morts (12 soldats et 24 rebelles), selon des sources militaires. Un «comité national» formé notamment de parlementaires va «superviser l'application des six points et ramener la paix dans la province de Saada» a indiqué jeudi le ministère de la Défense sur son site Internet. «Le comité entamera sa mission dès l'annonce de l'arrêt des opérations militaires et supervisera l'ouverture des routes, le retour des réfugiés dans leur foyers et la libération des détenus», a-t-il ajouté. Sanaa, qui avait déclenché son offensive en août suite aux «agressions répétées» des rebelles, les accuse d'être soutenus par des parties en Iran et de vouloir rétablir «l'imamat zaïdite», renversé en 1962 par un coup d'Etat militaire. La rébellion, qui dément de telles accusations, se plaint d'une marginalisation politique et sociale et reproche au gouvernement de ne pas lui reconnaître son identité religieuse.