Une sous-traitance locale de qualité et compétitive, c'est ce que souhaitent nos partenaires étrangers dans la filière automobile que l'Algérie ambitionne d'activer. Le constructeur automobile, Renault, notamment, appelle à collaborer avec des fournisseurs compétitifs et non avec des fournisseurs assistés. D'où un master plan élaboré par les pouvoirs publics pour impliquer les sous-traitants locaux dans la filière automobile, mettant à leur disposition des formations, des programmes de mise à niveau et des facilités financières. En contrepartie, les sous-traitants doivent fournir des produits de bonne qualité. Renault, par le biais de son représentant, a souhaité, hier, à Alger, lors d'une rencontre sur la sous-traitance automobile, que les pièces dont il a besoin soient prêtes début 2014, vu que la sortie de la première voiture est prévue au mois de novembre de la même année. Une voiture qui, selon Patrick Leclerc, directeur d'achat dans le projet Algérie-Renault, sera normalement mise sur le marché aux mêmes prix que les véhicules importés. Dans le cadre, donc, du master plan, Cherif Rahmani, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, a indiqué qu'un conseil national consultatif de la sous-traitance sera créé tandis qu'un projet de loi sur la sous-traitance industrielle est en cours de préparation. « Ce conseil assurera, entre autres, le financement pour les sous-traitants naissants et des assiettes foncières à proximité des zones industrielles », précise-t-il, en annonçant, dans la foulée, la mise en place de centres techniques de l'industrie automobile. UN GUICHET UNIQUE POUR LES SOUS-TRAITANTS En outre, le ministre a indiqué qu'il a chargé l'Agence de développement de la PME de l'application du programme de la mise à niveau et de la formation d'un coût estimé à 386 milliards de dinars. Il est aussi demandé à cette agence d'établir un plan financier spécifique aux entreprises de la sous-traitance industrielle ainsi que de réviser le programme de mise à niveau afin de le rendre plus accessible. Il sera question aussi de la mise en place, au niveau de cette agence, d'un guichet unique pour les sous-traitants de l'industrie automobile. Sur la sous-traitance, le directeur des programmes Renault Euromed a indiqué que le site Oued Tlélat (Oran) de 150 ha, devant accueillir l'usine de montage des voitures, réserve 20 ha pour l'implantation des sous-traitants. « Nous allons vers un développement à long terme et l'exportation. De 25 000 voitures par an, nous comptons passer rapidement à 75 000. Nous avons donc besoin de sous-traitants qui entrent dans le panel Renault », a-t-il indiqué. Dans le même contexte, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, souligne que les sous-traitants algériens ont intérêt à fournir des produits de bonne qualité. « Car si le produit ne répond pas aux normes de qualité de Renault, ce dernier importera les pièces dont il a besoin. Son contrat lui permet de le faire jusqu'à 2019 », explique-t-il. Outre le projet Renault, le ministre rappellera les partenariats signés pour la création de sociétés mixtes avec des leaders mondiaux tels que Daimler-Benz pour la mise en place d'une usine de production de camions, autobus et minibus et une autre à Tiaret pour la fabrication de véhicules tout-terrain et utilitaires. Une autre usine est, également, prévue à Constantine pour la production de moteurs Diesel.