Le rôle de la société civile dans le processus politique et électoral a été au centre d'un séminaire organisé, hier à Alger, par l'association Adwaa Rights en coordination avec l'Institut national démocratique (NDI) américain. Associations, députés, élus, représentants d'ambassades en Algérie et experts du Liban, de la Jordanie et du Maroc étaient présents. Le président d'Adwaa Rights, Noureddine Benbraham, a expliqué, dans son discours, que l'objectif de ce séminaire est de « promouvoir le rôle de la société civile algérienne dans le processus politique et électoral à la lumière des expériences dans plusieurs pays ». Il a indiqué qu'une expérience pilote a été lancée en 2012 pour la définition de ce rôle. « On a opté en premier lieu pour la création d'une coalition civile algérienne (collectif associatif), composée de tous les courants pour la défense des droits de l'Homme, de la femme et des enfants ainsi que la promotion des droits politiques des Algériens », a-t-il précisé. Cette coalition a déjà travaillé sur la couverture des législatives et les élections locales au niveau de 18 wilayas en coordination avec le NDI et plusieurs instituts de sondages arabes. Selon lui, ce séminaire vise aussi le renforcement des capacités de la société civile à assurer un suivi et une observation plus efficace et plus professionnelle des élections. Pour ce faire, un programme sera lancé en 2013 pour former les encadreurs et regrouper des bénévoles pour la mise en place d'une charte éthique. « Notre but consiste à constituer une société participative dans l'élection présidentielle de 2014 », a souligné M. Benbraham. La responsable des programmes au sein du NDI, Barrie Freeman, a tenu à saluer la constitution d'un collectif associatif en Algérie. Elle a indiqué que le NDI va accompagner cette coalition et va contribuer aux sondages tout en rappelant que ce même institut a commencé ce travail dans plusieurs pays, dont le Chili. Dans son intervention, la présidente du Centre d'information sur les droits de l'enfant et de la femme (CIDDEF), Nadia Aït Zaï, est revenue sur le parcours des associations depuis l'indépendance. Elle a souligné que la guerre de Libération a fait que chaque Algérien soit politisé. « Ce qui a fait notre socle aujourd'hui devant les transmutations que connaissent des pays voisins. Nous n'avons pas vécu en Algérie de printemps arabe, grâce à cette conscience collective mais aussi politique et individuelle. Nous ne voulons plus de violence et d'instabilité, nous sommes pour la construction démocratique dans la paix », a déclaré cette juriste. De son côté, le président du réseau Nada pour la défense des droits de l'enfant, Abderrahamne Araâr, a plaidé pour l'efficacité des associations. « Il y a absence de vision, de stratégie et de plan de travail au niveau de plusieurs associations ainsi qu'un manque de gestion financière et administrative », a-t-il souligné. Le président de Nada a indiqué que 96 000 associations existent en Algérie, dont 1 000 nationales, mais 14% seulement concernent la jeunesse et 120 ont un projet. « On doit aller vers le professionnalisme, être à la hauteur des aspirations de nos citoyens et développer le travail collectif », a-t-il préconisé avant d'ajouter qu'« il faut également encourager le partenariat avec les ONG internationales mais sans les considérer comme des bailleurs de fonds », a-t-il précisé. A l'occasion, il a présenté un nouveau manuel établi par le réseau Nada pour la gestion des associations. La communication entre la société civile et les associations a été évoquée par la présidente de la fondation femme et communication (FEC), Nafissa Lahrèche, qui a appelé à la mise en place d'une stratégie de communication pour convaincre nos partenaires, les citoyens et les associations. « Il faut qu'il y ait un dialogue vertical pour la construction de la démocratie. Et pour assurer la crédibilité des associations, il faut aussi qu'il y ait un travail sur le terrain », a souligné la présidente de la FEC.