Le fléau de la corruption a été au centre d'une conférence de presse animée, hier à Alger, par les membres de l'Association nationale de lutte contre la corruption (ANLC). Mustapha Atoui, président de l'Association, souligne que le scandale de Sonatrach qui occupe ces jours-ci l'essentiel de l'actualité nationale, n'est que la partie visible de l'iceberg puisque « toutes les entreprises et tous les secteurs sont pratiquement touchés par la corruption », affirmera-t-il. Brossant un tableau noir sur la situation économique au pays, M. Atoui appuie son pessimisme en soutenant que même si les responsables cités dans cette affaire Sonatrach seront jugés, le phénomène subsistera puisqu'il s'agit, selon lui, de la responsabilité politique qui n'y est pas. « Celle-ci doit être au devant et le principe de l'indépendance de la justice doit être consacré si on veut réellement venir à bout de ce fléau », estime-t-il. De son côté, Abdelmoumen Khelil, SG de l'Association, soutient que « le volet juridique ne suffit pas à lui seul pour lutter contre la corruption, il faut aussi renforcer la liberté de la presse ». « Le principe doit être introduit dans la prochaine Constitution, car, sans la liberté de la presse qui facilitera l'accès à l'information, il ne peut y avoir de lutte efficace contre la corruption », observe-t-il. Le SG adjoint de l'ANLC, Halim Feddal, dira, quant à lui, que pour lutter « un tant soit peu » contre ce fléau, un site web, où chaque personne pourra dénoncer des faits de corruption avérés, sera lancé prochainement par l'Association.