Les deux responsables de l'ANLC n'ont pas manqué de s'interroger sur de possibles liens entre les révélations de scandales en série ces derniers temps et la présidentielle de 2014. Les affaires de corruption éclaboussant la Sonatrach ne cessent de provoquer des réactions. Il ne se passe pas un jour sans qu'une partie ou une autre s'élève pour interpeller les consciences, mais aussi et surtout pour lancer un message aux autorités de ce pays pour sévir contre les mis en cause dans ces affaires qui portent atteinte à l'image de toute la nation. Hier, c'était au tour de l'Association nationale de lutte contre la corruption (ANLC), toujours en attente d'agrément, d'appeler le président de la République à “instruire le procureur de la République et le garde des Sceaux d'ouvrir une enquête sérieuse sur le scandale de Sonatrach". Lors d'une conférence de presse animée hier au siège de la Laddh (aile de Benissad), Mustapha Atoui et Khellil Abdelmoumen, respectivement président et SG de l'ANLC, jugent que le président Bouteflika ne doit pas se suffire de s'indigner et de dénoncer ce scandale. “L'indignation et la dénonciation exprimées par le Président ne suffisent pas ; il doit instruire les instances compétentes pour ouvrir une enquête minutieuse qui devra aboutir à la condamnation des responsables dans cette affaire", ont-ils plaidé. Ceci, avant de s'interroger sur le silence qu'observent toujours Chakib Khellil et Farid Bedjaoui, soit les deux principaux personnages cités par les médias nationaux et internationaux dans cette affaire qui a choqué l'opinion publique. “Leur silence est-il synonyme de mépris envers le peule ? Ou bien exprime-t-il un sentiment d'impunité ?" s'interroge Khellil Abdelmoumen, non sans rappeler que ces personnages bénéficient, par principe, de la présomption d'innocence ! À son tour, M. Atoui se demande si la justice algérienne qui vient de s'autosaisir de l'affaire dite “Sonatrach 2" ira jusqu'au bout de son action. Les responsables de cette association “semi-clandestine" relèvent cependant que l'affaire Sonatrach ne doit pas constituer “l'arbre qui cache la forêt" tant que, dénoncent-il, les actes de corruption sont légion ces derniers temps dans notre pays. C'est même “une constante du système", déplore le SG de l'ANLC. Les deux responsables de l'ANLC n'ont pas manqué de s'interroger sur de possibles liens entre les révélations de scandales en série ces derniers temps et la présidentielle de 2014. Car le timing de ces révélations pourrait refléter une guerre déclarée entre les clans au pouvoir. Auquel cas, il ne faudrait pas s'attendre à une vraie lutte contre la corruption. Abordant le refus “non justifié" du ministère de l'Intérieur de délivrer l'agrément à leur association, le président et le SG de l'ANLC ont rappelé que cela fait un long moment qu'ils frappent vainement à toutes les portes. Ils accusent l'administration et les services du département de Daho Ould Kablia d'avoir agi en “violation" de toutes les lois du pays et des conventions internationales ratifiées par l'Algérie, relatives aux droits civiques et politiques et des libertés associatives. F A