L'année 2012 a été marquée par l'amélioration de la situation sécuritaire en Algérie. Il existe, toutefois, des menaces qui peuvent influer sur la sécurité publique et qui persistent au niveau de nos frontières avec le Mali, la Tunisie et le Maroc. C'est ce qu'a indiqué, hier, le directeur de la sécurité publique au niveau du commandement de la Gendarmerie nationale, le colonel Tahar Benaâmane. Face à cette situation, le commandement de la GN a procédé à la mise à jour des dispositifs mis en place et leur adaptation aux nouvelles formes de criminalité. « Devant les nouveaux défis, la gendarmerie a opté pour la revalorisation de la police judiciaire, la mobilisation continue de ses troupes, la réadaptation de la chaîne criminalistique, l'élaboration des analyses sur le phénomène, les profils des délinquants et la concentration de la criminalité », a souligné l'officier supérieur dans un point de presse animé à Alger sur le bilan de l'activité de la GN durant l'année 2012. Le conférencier a tenu à préciser que le renforcement de la surveillance, la multiplication des descentes et l'exploitation du renseignement ont donné lieu à la diminution de la criminalité. C'est ce qui ressort de la lecture des statistiques exposées par le chef de la division de la police judiciaire (DPJ), le lieutenant-colonel Toufik Chaâyani. 78 000 personnes arrêtées Durant l'année 2012, les services de la GN ont traité plus de 73 000 affaires, dont 4 221 crimes, ayant entraîné l'arrestation de 78 000 personnes, soit une moyenne de 202 affaires par jour. S'il y a régression de la criminalité ordinaire, le crime organisé a enregistré une augmentation de près de 3% par rapport à l'année 2011. En matière de lutte contre la contrebande, l'immigration clandestine et le trafic de drogue, le lieutenant-colonel Chaâyani a annoncé que près de 13 000 affaires ont été traitées, se soldant par l'arrestation de 14 506 personnes. Ainsi, les enquêteurs ont traité 3 147 affaires liées au trafic de stupéfiants ayant conduit à l'arrestation de 4 951 personnes, entre dealers et barons de la drogue, soit une hausse de 12,19% par rapport à l'année précédente. Selon les analyses, 64,15% des mis en cause sont âgés de moins de 30 ans. En 2012, 3 319 personnes ont été écrouées pour trafic de stupéfiants et 2 473 pour consommation de drogue. La quantité de drogue (kif traité et cocaïne) saisie « constitue une première dans l'Algérie indépendante », a souligné l'officier supérieur. Au total, 73 tonnes de kif traité ont été saisies avec une évolution de 58% comparativement à 2011 ainsi que 185 kg de cocaïne, soit une augmentation de ...9 160%. Concernant les psychotropes, c'est également l'explosion des chiffres. Ainsi, 655 922 comprimés (une hausse de 1 387,52% par rapport à l'année 2011) ont été saisis. Par ailleurs, 3 642 personnes ont été interpellées pour immigration clandestine. Le renforcement du dispositif sécuritaire au niveau des frontières, du fait des événements dans les pays voisins, a donné ses fruits. Selon les chiffres, 4 506 affaires ont été traitées dans le cadre de la lutte contre la contrebande ayant entraîné la saisie de 655 918 tonnes de produits alimentaires, soit une hausse de 205%. Le trafic de carburant a connu une baisse légère mais la quantité saisie reste importante avec plus de 1,4 million de litres de carburant. Coups et blessures volontaires : Près de 10 000 cas en une année S'agissant de la délinquance, le rapport de la GN fait ressortir que 60,46% des personnes impliquées sont célibataires, 3,80% sont des étudiants et 51,21% n'ont aucun niveau. Les coups et blessures volontaires (CBV) sont les actes les plus dominants dans notre société, puisque 9 264 cas ont été constatés en 2012. Les gendarmes ont ainsi interpellé 12 581 individus dont 643 femmes et 674 mineurs. L'autre phénomène qui prend de l'ampleur est celui lié aux cambriolages d'habitations dont il a été enregistré une hausse de 4,02% durant l'année 2012.