Le film Yema de l'Algérienne Djamila Sahraoui, projeté durant le 23e Fespaco Ouagadougou (Burkina Faso), a remporté le plus grand nombre de prix : cinq étalons d'argent. En plus, le film a bénéficié d'une mention spéciale du jury. Ce n'est pas tout, la fiction historique Zabana ! de Saïd Ould Khelifa a remporté les prix du Meilleur décor. Dans le film Yema, le rôle principal, celui de la mère (Ouardia), est endossé par la réalisatrice elle-même. Le film aborde l'histoire poignante d'une mère enterrant son fils Tarik, militaire, assassiné par des terroristes. La douleur de cette mère éplorée et d'autant plus inconsolable que pèse sur son cœur le soupçon que c'est son autre fils, Ali, enrôlé dans des groupes terroristes, qui aurait commis ce crime. D'une durée de 1h 30, le film retrace l'acharnement d'une mère à transcender son chagrin en privilégiant le contact de la nature et en recourant au travail de la terre. Ce plus grand festival du cinéma du continent africain a vu la participation de 101 œuvres de 35 pays africains qui ont concouru dans les différentes catégories du 23e Fespaco consacré au thème « Des politiques publiques du cinéma africain ». Par ailleurs, le long métrage de fiction Tey (aujourd'hui) du cinéaste franco-sénégalais Alain Gomis, une réflexion philosophique sur la vie et la mort, a remporté le premier prix, à savoir le prestigieux Etalon d'Or de Yennega. Concernant les autres distinctions, le troisième prix du meilleur long métrage de fiction, l'Etalon de bronze a, quant à lui, été attribué au Sénégalais Moussa Touré pour « La pirogue », un film sur le thème de l'émigration clandestine qui a, par ailleurs, reçu les prix spéciaux des Etats-Unis et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. Dans la catégorie documentaire, Même pas mal, de la Tunisienne Nadia El Fani, a remporté le premier prix, tandis que Calypso rose, de Pascal Obolo (Cameroun), et Président Dia, de Ousmane W. Mbaye, ont respectivement remporté les deuxième et troisième prix. Côté court métrage, c'est au Tunisien Anis Lasoued que le Poulain d'or a été décerné pour Les souliers de l'Aïd, alors que les Poulains d'argent et de bronze sont successivement revenus au Malgache David Randriamanana pour Photographies, et à la Gabonaise Nadine Ostobogo pour Dialemi. Dans la section des prix techniques, le Marocain Nabil Ayouch a reçu le prix du Meilleur scénario pour Les cheveux de dieu. Par-delà le prix, l'Etalon de Yennenga est le symbole de l'identité culturelle africaine que les cinéastes, à travers leurs créations, doivent contribuer à maintenir bien vivante. Les organisateurs du Fespaco ont aussi annoncé, lors de cette cérémonie de clôture, que la 24e édition se tiendra du 28 février au 7 mars 2014.