Après des mois d'accalmie, le bras de fer est-il, de nouveau, engagé entre le gouvernement libyen et les milices armées qui soufflent le chaud et le froid dans le pays ? Le Premier ministre, Ali Zeidan, semble vouloir en finir avec cette situation. Il a annoncé, dimanche soir, la création d'une force issue à la fois de l'armée et de la police pour évacuer les sièges des milices, dans un premier temps, à Tripoli, avant d'étendre l'opération à d'autres villes. M. Zeidan a qualifié ces lieux de « foyers de débauche, d'insécurité et de terreur encourageant les agressions, les vols et les kidnapping » qu'il entend éradiquer. Le Premier ministre dont le gouvernement peine à désarmer ces brigades, essentiellement, formées par d'anciens rebelles qui ont renversé le régime de Maâmar Kadhafi, a fait savoir que « toute élite militaire qui ne se pose pas sous la tutelle de l'armée régulière sera considérée comme illégitime ». Ce nouveau défi des autorités intervient alors que le pays est toujours en proie aux violences, notamment celles perpétrées par les islamistes radicaux. Le ministère des Affaires étrangères a « fermement » condamné, dimanche, l'attaque par deux hommes, d'une église copte égyptienne à Benghazi, et l'agression de ses deux prêtres. Le gouvernement a formé une commission d'enquête regroupant les ministères de l'Intérieur, de la Défense et de la Justice et a « pris les dispositions nécessaires pour sécuriser l'église et ses occupants ». Connu pour être le fief des extrémistes, Benghazi a vu, ces derniers jours, plusieurs arrestations de chrétiens pour prosélytisme. Du côté des blessés de la « guerre », rien ne va plus, également. Les forces libyennes de sécurité ont échoué, dimanche, à évacuer des « blessés de la révolution » qui occupent les locaux de l'Assemblée nationale, la plus haute autorité du pays, pour réclamer des indemnisations et des aides sociales. Selon le chef de sûreté de Tripoli, Mahmoud Al Chérif, quatre membres de la Garde présidentielle ont été blessés, dont un grièvement, au cours de l'assaut, en précisant que les protestataires étaient armés. Ali Zeidan a assuré de son côté que les autorités avaient accédé à toutes les revendications des blessés, en offrant un salaire minimum de 3.500 livres libyennes (environ 2.750 dollars) par mois, ainsi qu'un logement et une voiture.