Les travailleurs ont obtenu une augmentation de 1 200 Da sur leur salaire de base. Mais ce compromis ne semble pas satisfaire une partie des salariés, qui réclamaient 2 000 DA. “Ce n'est pas officiel”, lance un travailleur au sortir du Complexe des véhicules industriels de Rouiba, au sujet de l'accord intervenu, hier, entre le syndicat de l'entreprise et la direction générale de la SNVI. Ce travailleur part du principe que la grève a été déclenchée par les employés en dehors de l'instance syndicale. C'est donc aux travailleurs d'exprimer leur point de vue. “Ils le feront samedi prochain”, affirme-t-il. Le directeur général, Mokhtar Chahboub, joint par téléphone, nous a confirmé l'accord. Il s'agit d'une augmentation de 1 200 dinars sur le salaire de base. Elle prend effet à partir du 1er novembre. M. Chahboub reconnaît que la dernière décision de gel du découvert bancaire a permis à la SNVI “de souffler sur le plan de la trésorerie”. Mais, selon lui, la situation financière de l'entreprise demeure fragile et ne pourrait pas supporter une forte augmentation. Tout en disant comprendre les préoccupations des travailleurs et la baisse de leur pouvoir d'achat, M. Chahboub affirme qu'il “ne peut pas aller au-delà de 1 200 dinars”. Le syndicat et certains travailleurs se disent satisfaits de cette augmentation. Un représentant du syndicat nous a expliqué qu'au départ, la direction générale leur a proposé une augmentation de 625 dinars. Cette augmentation a été jugée dérisoire. Elle a été portée à 800 dinars. Mais cette proposition a été aussi rejetée par le syndicat. Un compromis s'est dégagé autour d'une augmentation de 1 200 dinars. Mais d'autres travailleurs se disent non satisfaits par cet accord. Ils maintiennent leur revendication d'augmentation de 2 000 dinars. “Pourquoi les enseignants et pas nous ?”, s'interrogent-ils. Visiblement, les dernières revalorisations consenties aux enseignants risquent de faire tache d'huile et pousser les autres secteurs à demander des augmentations. Mais la particularité de la grève de la SNVI, c'est qu'elle a échappé au syndicat. “La grève n'a pas été déclenchée par le syndicat. Ce sont les travailleurs qui se sont mobilisés spontanément”, souligne un travailleur, en coupant la parole à un syndicaliste avec qui nous étions en discussion. Le syndicaliste lui répond : “Le syndicat de l'entreprise est celui affilié à l'UGTA et si quelqu'un souhaite créer un syndicat autonome, qu'il le fasse !”. Le travailleur ne bronche pas à la réplique du syndicaliste. “Où sont les responsables des travailleurs ?”, lance-t-il. Les travailleurs rencontrés, hier, à la sortie, affirment qu'ils n'ont été informés de l'accord qu'à 13 heures. “Nous ne pouvons pas prendre de décisions quant à la suite à donner à notre mouvement. Il faut attendre samedi.” Les travailleurs de la SNVI réclament, également, la révision de la convention collective. “Cela fait deux ans que le syndicat négocie une nouvelle grille des salaires, sans aboutir”, disent les travailleurs. Il est cependant vrai que la SNVI, cette année, a été durement touchée par le séisme du mois de mai dernier. Par ailleurs, la situation en Irak a grandement affecté le chiffre d'affaires de cette société, qui, faut-il le souligner, est l'une des entreprises publiques qui affichent un très lourd endettement. M. R.