Photo : Fouad S. Le tourisme à Ghardaïa peine à prendre son essor en dépit des potentialités touristiques dont elle regorge. Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette situation. Tandis que certains imputent cet état de fait à l'absence d'une politique touristique bien définie, d'autres parlent du désintéressement, mais aussi, et surtout, du manque flagrant d'infrastructures hôtelières. Une virée dans le chef-lieu de wilaya permet de constater l'absence criarde d'hôtels dignes de ce nom. En effet, dans certaines infrastructures hôtelières, les moyens les plus élémentaires et néanmoins indispensables, dont l'eau potable, font défaut, alors que les prestations de services laissent à désirer. Rencontré au centre-ville, un étudiant venu de la capitale, dans le cadre d'un travail de recherche, affirme qu'il a dû sortir à vingt-trois heures acheter de l'eau, parce que l'hôtelier lui a fait savoir que «Nous n'avons pas d'eau ». S'y ajoute le problème d'hygiène. Ali Dabaui, fonctionnaire à l'agence de l'office national de tourisme de Ghardaïa, affirme que cette année, seulement cent-cinquante touristes étrangers et trois cent locaux ont visité la région. Il explique que les touristes algériens viennent en tête de liste, suivis par les français et les chinois. En raison du climat, dit-il, les visiteurs s'y rendent au mois d'avril. Pour ce qui est de leur hébergement, certains touristes louent notamment des maisons traditionnelles auprès des particuliers à raison de mille dinars la nuitée. « La majorité des touristes étrangers loue des maisons traditionnelles, car les infrastructures hôtelières, à l'exception de l'hôtel el Djanoub ne dispose pas de moyens », note-il. Le même orateur indique que même l'agence de l'office national du tourisme les loue à raison de huit cent dinars qu'elle met à la disposition des touristes moyennant un bénéfice de deux cent dinars la nuitée. La quasi-totalité des guides touristiques est issue de l'Office national du tourisme. Pour permettre à ce secteur, qui a connu son heure de gloire dans un passé récent, les voyagistes estiment primordial la mise en place d'une politique touristique, « qui devra s'appuyer sur une base solide ».