Le quotidien El Moudjahid a marqué le 8 mars, Journée internationale de la femme, par un supplément journalistique en hommage aux moudjahidate de la Fédération de France et à leurs sœurs anonymes de l'émigration. Ces mères, épouses, sœurs et filles n'ayant pas hésité à épouser la cause de leur peuple ouvertement ou clandestinement, ou bien en pratiquant la résistance positive, protégeant jalousement leur identité d'algérienne. Le supplément évoque le parcours glorieux, et le terme n'est pas dénué de sens, de plusieurs d'entre elles, qu'elles soient toujours en vie ou disparues. Sur 23 pages, les évocations sont là pour nous faire rappeler qu'elles ont posé la première pierre de la reconnaissance du combat féminin dans les djebels, les campagnes ou les villes lors de la guerre de Libération nationale. En « une », Nora Chergui titre son article « Moudjahidate de la 7e wilaya », illustrant les sacrifices consentis par cette frange de la population algérienne, en l'occurrence Jeannine Haroun, Salima Baaziz, Aïcha Aliouet. Dans un entretien, le professeur universitaire et directeur de la revue Naqd d'études et de critique sociale, Daho Djerbal, insiste sur le fait que le parcours des femmes de la Fédération de France n'a pas été entièrement cerné. Il dira que ces militantes « n'ont cherché ni les honneurs ni les privilèges. Grâce à des femmes de cet acabit, l'Algérie a triomphé de la puissance coloniale... ». Wassila Benhamed s'est rapprochée de Linda Amiri, spécialiste de l'histoire politique et culturelle de l'émigration algérienne et auteur de l'ouvrage « Les fantômes du 17 Octobre ». Cette dernière affirme que « la Fédération de France est la grande oubliée de l'historiographie de la guerre d'Indépendance ». « Les six évadées de la Petite Roquette », ou le retour sur la bravoure de six prisonnières. L'article rappelle le militantisme d'Hélène Cuénat, et Micheline Pouteau, citoyennes algériennes d'adoption. Des Françaises qui n'ont pas hésité à embrasser la cause algérienne et aller jusqu'au bout de leur idéaux de liberté. Mohamed Koursi, pour sa part, a mentionné le fait que « le nationalisme se conjugue au féminin », tandis que Malika El Korso aborde les oubliées de l'histoire, faisant allusion à la jeune chahida, Fatéma Bedar, jetée dans la Seine. Les chemins de lutte de Salima Sahraoui-Bouaziz, Garmia Ferria, Malika Benchenouf et Ouared Abdelmoumene Akila ont été, également, évoqués dans ce supplément.