Avis n L'anarchie, la spéculation et le manque de professionnalisme touchant l'activité des agents immobiliers ne laissent pas les professionnels indifférents. La profession des agents immobiliers souffre d'une grande anarchie et nécessite une moralisation et une nouvelle organisation, a estimé Abdelhakim Aouidate, vice-président de la Fédération nationale des agences immobilières (Fnai), lors de son passage, ce matin sur les ondes de la chaîne III. «L'agent immobilier travaillait dans l'anarchie depuis l'indépendance, l'activité des agences et le marché immobiliers sont livrés à eux-mêmes et souffrent du vide juridique», a-t-il déclaré. Selon lui, le décret ministériel qui est entré en application depuis le 20 janvier dernier «va tracer les contours de l'activité des agents immobiliers et encourager le marché immobilier». «Depuis la création de notre fédération notre objectif est de moraliser l'activité et professionnaliser ce métier. Le ministère de l'Habitat est notre associé, ce décret nous permet de voir très clair et travailler dans la transparence», note-t-il- encore. Le nombre des agents immobiliers exerçant en Algérie est de 5 000 et le nouveau décret vient «limiter l'accès à l'exercice de cette profession». «A l'avenir, il ne suffira pas d'avoir un registre du commerce pour exercer cette activité. L'agent immobilier sera obligé d'avoir un agrément qui sera délivré par le ministère de l'Habitat, et pour avoir cet agrément, il faudra répondre à plusieurs critères dont la formation. Les futurs agents immobiliers ne doivent pas être des bricoleurs, mais de vrais professionnels». Bien qu'il ait avoué que l'activité soit affectée par une grande anarchie, l'invité de la Chaîne III, dira qu'il n'existe pas d'agents qui travaillent dans l'illégalité, «puisqu' ils ont des registres du commerce», «Cependant je dois reconnaître qu'ils travaillent d'une manière anarchique et non professionnelle», déclare-t-il. Abordant un sujet sensible lié aux spéculations que subissent les locataires en s'engageant dans des transactions immobilières, M. Aouidate a estimé que le problème ne réside pas dans les lois pour faire face à ce phénomène. «Les lois existent en Algérie, mais elles ne sont pas appliquées, la loi 97/13 relative à la location détermine toute relation entre le locataire et le bailleur.» Et pour encourager les propriétaires de logements inoccupés estimés à 1,5 million de logements la Fnai a fait une proposition pour les injecter et les imposer sur le marché immobilier. «La personne qui loue son logement ne paiera pas de taxe, mais celui qui laissera son logement fermé verra sa taxe doubler», propose-t-il.