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Des pleins tarifs pour un service de basse qualité
Tournée sur la côte ouest de la capitale
Publié dans Liberté le 02 - 08 - 2008

Le ciel n'est pas tout à fait dégagé, mais il fait une chaleur d'enfer en ce mercredi du mois de juillet. Direction les complexes touristiques des alentours de la wilaya d'Alger, à la recherche d'un “gîte” pour un week-end ou pour quelques jours de vacances, cela dépend de la disponibilité des chambres et des bungalows.
Zéralda, l'hôtel Les Sables d'or. Il est 11h, la plage est presque déserte, sauf quelques enfants d'une colonie de vacances qui descendent d'un bus. À l'intérieur de l'hôtel, des réceptionnistes souriantes s'occupent de l'accueil. Au premier coup d'œil, tout semble bien fonctionner, on décide alors de faire un tour plus approfondi. Bien que le personnel de l'hôtel soit très agréable et accueillant, l'état de la bâtisse, qui est un vrai chef-d'œuvre avec une plage de presque 1 000 mètres de long, est dans un état de dégradation avancée : des meubles retapés, le sol de la piscine en pierre bleue, est craquelé, des chaises et des tables en plastique en guise de chaises longues.
Un employé tente de nettoyer le sol, mais en vain. “C'est les vacances, et les estivants ne se réveillent pas tôt. Il y aura foule tout à l'heure”, explique-t-il. Les chambres sont également vétustes, des fissures lézardent les murs, les vitres érodées par le sable créent ainsi une brume qui empêche d'admirer la mer. La salle de bains laisse à désirer avec une robinetterie complètement défectueuse. Même état pour ce qui est des meubles et de la literie. S'ajoutent à cela des moustiques qui “attaquent” les clients chaque soir. Le tarif journalier pour une chambre double en demi-pension est de 6 350 DA et 8 950 DA pour une suite en demi-pension, 4 250 pour une chambre single. Pour fidéliser sa clientèle, la direction de l'hôtel a décidé de faire un geste commercial qui consiste à offrir une réduction de 10% pour les séjours de sept à treize jours. “Avec la relance du tourisme, nous allons procéder à la réhabilitation de cet hôtel, à savoir les installations, la décoration, l'amélioration de l'accueil… Maintenant que la prise de conscience est à tous les niveaux, nous allons nous mettre au diapason”, optimise M. Toumi directeur de l'hôtel Les Sables d'or.
Afin d'innover, cette année, le directeur de l'établissement a installé une kheïma sur la terrasse pour attirer les jeunes. Avec toutes ces contraintes, ce site, selon son directeur, affiche presque complet à partir de la deuxième semaine de juillet et ce, jusqu'au mois d'août. “Nous travaillons beaucoup avec les œuvres sociales des entreprises. En attendant la relance, nous donnons une grande importance à l'accueil et au service clientèle”, explique-t-il.
À la plage, l'état se dégrade
Pour ce qui est de la plage, beaucoup de choses restent à faire pour satisfaire un minimum de service pour un client qui paye pas moins de 6 000 DA/jour. En effet, l'état de la plage ne donne pas envie de faire "trempette", encore moins, de prendre un bain de soleil. Des mauvaises herbes poussent sur le sable et la plage est ouverte au public.
Contrairement aux grands hôtels, rien ne sépare les clients du complexe touristique, des riverains de la commune ou encore
des enfants de la colonie de vacances. Ces estivants qui ont payé leur séjour au
prix fort, ont le choix de se détendre sur la plage en écoutant les chants de la colonie avec les cris des enfants qui s'amusent ou encore le DJ 100% raï, animé par un jeune du quartier. “La loi est claire : les plages sont ouvertes au public. De plus, c'est toujours agréable de voir des enfants qui s'amusent”, justifie M. Toumi.
Un avis qui n'est pas du goût des clients
qui trouvent que les tarifs sont trop chers pour une prestation qui n'existe pas. “Vous imaginez ?
C'est notre voyage de noces et nous l'avons payé avec notre prime de mariage offerte par l'entreprise : 44 750 DA pour cinq jours de plage polluée et de cris d'enfants. On aurai dû rester dans notre patelin", regrette un jeune couple. C'est à se poser des questions : Comment l'hôtel Les Sables d'or conserve-t-il toujours ses étoiles ?
Des bungalows trop chers !
Pour ce qui est de la location des bungalows, la couleur est annoncée à l'entrée du complexe touristique de Zéralda. “ Tout est complet pour le mois de juillet et pour le mois d' août, il faut réserver plus tôt”, annonce un employé. Il suffit de payer sa place de parking pour entrer au complexe sans aucune vérification. L'ambiance est semblable à celle de l'hôtel Les Sables d'or, puisque les deux sites disposent de la même plage. Bungalow n°45 : une dame est occupée à faire le grand ménage dans la petite maisonnette, des matelas exposés au soleil et de l'eau qui ruisselle le long de l'escalier. “Je dois finir le ménage avant l'arrivée de mon employeur, demain matin. Il est impossible de passer une nuit dans un bungalow pareil. J'ai tout lavé, même les murs ! Maintenant, je dois réaménager la maison !”, explique Hamida, femme de ménage des locataires de bungalow, un appartement F3 bien réparti avec une belle terrasse et une cuisine un peu détériorée. Visiblement, la dame a pensé à tout : les draps, les oreillers, la vaisselle et surtout des pastilles contre les moustiques. Pour le prix de la location, les bungalows sont censés être meublés et prêts à être occupés à n'importe quel moment. “C'est le bungalow d'un ami qui s'est désisté à la dernière minute, il a payé près de 180 000 dinars pour un mois. En plus, il a réservé quatre mois à l'avance”, confie Fayçal, un animateur de radio.
Comme tous les autres estivants, il se plaint du service et du manque de sécurité dans le site. “Ce matin, j'ai trouvé un SDF qui dormait sur le seuil de ma porte, ma voiture a été rayée au parking et, pour finir, cela fait deux jours que nous sommes sans gaz de ville. C'est un cadeau, si ce n'était pas le cas, je n'accepterais jamais de venir ici ! Pour le prix, je préfère aller en Tunisie !”, nous dira-t-il. Alors que le site affiche complet, un employé nous interpelle au parking pour nous faire une proposition. “C'est complet, mais je peux vous débrouiller un gîte pour une semaine à la fin du mois de juillet-début août pour la moitié du prix !”, propose-t-il. Il explique cette “arnaque” en arguant que c'est un ami à lui qui s'est désisté à la dernière minute. En effet, certaines personnes louent des bungalows puis ils le sous-louent en douce à des clients qui n'ont pas eu le temps de réserver, comme cela nous a été proposé indirectement. Même ambiance au complexe Matarès à Tipasa, qui offre un séjour à pas moins de 8 000 DA la nuit avec, en prime, le bruit des travaux de restauration.
Des établissements qui sauvent la face
Même si la prestation est satisfaisante, les prix restent toujours très chers pour des fonctionnaires plus au moins bien rémunérés. Ils estiment tous que passer des vacances chez soi revient plus cher que d'aller à l'étranger.
Il nous a fallu parcourir des kilomètres et visiter plusieurs établissements touristiques en passant par Sidi-Fredj, Zéralda jusqu'à Tipasa, pour trouver, enfin, des estivants plus au moins satisfaits. Concernant le rapport qualité/prix, ils estiment tous que passer des vacances chez soi revient plus cher que d'aller à l'étranger. Cependant, l'escapade en Europe ou ailleurs relève actuellement de la pure chimère : visa presque impossible à obtenir et un change surréaliste. Alors, nos concitoyens se contentent de ce qu'il y a sur le “marché”. Sur le nombre d'établissements visités, seuls l'hôtel Safir Mazafran et le complexe le CET semblent assurer un service plutôt satisfaisant comparé aux autres établissements.
La réception ressemble aux hôtels cinq étoiles avec les portraits des meilleurs employés de l'année, mais cet établissement a décroché les trois étoiles. M. Gilbert-Antoine Jabre, directeur général de l'hôtel, refuse l'idée de recevoir une étoile de plus tant que les travaux de restauration n'ont pas été achevés. Il faut noter que ce site a bénéficié d'une rénovation générale en 1999, mais cela reste insuffisant pour la direction de l'hôtel. “La restauration n'a pas été faite correctement, ce travail n'est que du rafistolage de luxe. Il reste beaucoup à faire pour pouvoir assurer un service parfait à nos clients !”, exige M. Jabre. Il estime qu'il n'est pas crédible de recevoir des étoiles de plus si l'hôtel ne remplit pas tous les critères. Interrogé sur les normes hôtelières internationales, il dira que “ cet établissement répond plutôt au standard algérien”. Perfectionniste jusqu'au bout, le directeur a décidé d'assurer un service clientèle d'un hôtel quatre étoiles et d'aller à la recherche du détail. Beaucoup de projets sont encore en chantier. À titre d'exemple, le lancement d'un club fitness, finir la restauration et développer davantage le service clientèle sans parler du Business Center qui est déjà fonctionnel avec une connexion internet haut débit. En effet, certaines chambres et suites ont été totalement refaites (mobilier et literie compris). “C'est la deuxième fois que je séjourne dans cet établissement et il n'y a rien à dire sur l'accueil ; le service et la restauration, tout est parfait. Nous en avons pour notre compte”, témoigne Assia, une cliente. Et d'ajouter : “C'est génial pour se reposer, mais les jeunes s'ennuient un peu car, en dehors de la piscine, des balades dans le jardin et des restaurants, il n'y a pas beaucoup de choses à faire”, regrette-t-elle.
Pour remédier à cela, la direction de l'hôtel a négocié un contrat avec le club équestre et celui de tennis pas loin de l'hôtel, mais il faut payer également ce supplément en plus du séjour qui coûte 42 990 DA pour huit jours et sept nuits en demi-pension en chambre single, et 47 790 DA pour une chambre double pour la même durée. Le même constat a été fait au complexe le CET à Tipasa, qui s'étend sur 26 hectares. Quelques chiffres : cette année, le prix linéaire a été modifié en fonction des zones B, C et autres zones. Le prix se situe entre 7 350 et 8 210 DA par jour le F1 en demi-pension pour deux personnes. Pour ce qui est des autres zones, les coûts varient entre 4 900 DA/jour le F1 pour deux personnes sans pension, 8 500 DA le F2 pour quatre personnes et 11 500 DA pour six personnes.
À l'intérieur de l'établissement fraîchement repeint et totalement réaménagé, on trouve des restaurants contrôlés qualitativement par le complexe, mais donnés en gérance libre (glaciers, grillades, beignets, cafétéria…). Le CET reste malgré tout très attractif pour le citoyen algérien, peu regardant sur la dépense, puisque cet ensemble conçu par l'architecte français Fernand Pouillon, reçoit des visiteurs venus des quatre coins du pays. Il est d'ailleurs presque totalement complet jusqu'à la fin du mois d'août. La détente nocturne est au programme : des concerts non-stop pour les jeunes et les familles, il y a également un théâtre pour enfants. La piscine, fermée jusqu'à présent, ouvrira ses portes incessamment. La sécurité est assurée par plusieurs postes à l'intérieur du site. La commission d'hygiène est supervisée par des cadres appartenant à diverses directions de wilaya. “Le cadre est très agréable, nous pouvons sortir la nuit et aller sur la plage sans rien craindre, des tours de surveillance se font sans arrêt. C'est dommage que ça soit aussi cher, on ne peut s'offrir plus que 10 jours de vacances car le mois au minimum est de 250 000 DA pour le F2. Il faut revoir les tarifs et tracer une vraie politique de tourisme domestique", suggère Mme Serir, une habituée du complexe depuis plus de 13 ans. Le seul point noir du site est l'exigüité de la plage qui n'est réellement qu'une petite crique ouverte également à un public plutôt choisi par les agents de sécurité.
On peut donc dire que du point de vue de la qualité du produit, l'estivant est plutôt satisfait, mais reste la question prix qui est toujours cher et l'accueil d'une catégorie sociale bien précise. Un vœu pour finir : pourquoi ne pas suivre l'exemple des pays voisins, à savoir intégrer à la société algérienne une “culture” touristique et pratiquer des prix étudiés dans ce secteur, au bénéfice de l'Algérien, d'abord et de notre image de marque, ensuite ?
Nabila Afroun


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