« Montserrat » est une pièce de théâtre d'Emmanuel Roblès, qui parle de la guerre civile au Venezuela. La pièce est jouée pour la première fois le 23 avril 1948 au théâtre Montparnasse à Paris, et le même jour, au théâtre du Colisée à Alger. Depuis sa création en 1948, cette pièce, dont Albert Camus disait : « Elle ne doit rien à aucune école ou à aucun mode et pourtant elle s'accorde à la terrible cruauté du temps sans cesser de se référer à une pitié vieille comme le cœur humain », n'a jamais cessé d'être jouée dans le monde. Elle a été adaptée en plus en vingt langues. Il convient de savoir que Montserrat est un officier espagnol, qui a pris le parti des révolutionnaires vénézuéliens, horrifié par les traitements que font subir ses compatriotes aux indigènes. Alors que les Espagnols comptent aller arrêter Bolivar, le chef des révolutionnaires vénézuéliens, Montserrat, le prévient et Bolivar parvient ainsi à s'échapper. Les Espagnols, sous le commandement du général Izquierdo, conscients du fait que c'est Montserrat qui a prévenu Bolivar de leur arrivée, le font emprisonner. Avant de l'exécuter, ils tentent de lui faire dire où se cache Bolivar en capturant six otages innocents, pris au hasard et en menaçant de les exécuter s'il ne disait pas où se cachait Bolivar. Enfermé avec les six innocents, chacun va tenter de le convaincre d'avouer, soit en le culpabilisant (enfants à nourrir, nourrissons abandonnés à leur sort,...), soit en lui expliquant que Bolivar peut mourir, même sans être attrapé, puisque celui-ci est malade, et qu'alors leurs morts ne serviraient à rien. Montserrat est alors confronté à un dilemme tragique : choisir entre se taire (et ainsi condamner six otages innocents) ou bien parler (et ainsi compromettre la Révolution vénézuélienne). Pour finir, Montserrat parviendra à se taire et avant d'être exécuté, il apprendra encore que la révolution est assurée.