Ath Yenni se reprend à exhiber son savoir-faire dans le travail de l'argent en organisant pour sa promotion, «Le 4e salon du bijou n'Ath Yenni». Cette manifestation, entièrement prise en charge et initiée par le collectif des artisans de cette région séculaire, en partenariat avec l'Assemblée communale de Ath Yenni, se déroulera du 16 au 24 juillet courant. Une quarantaine d'orfèvres prennent part à cette rencontre devenue maintenant une tradition et ce, malgré les aléas de financement et autre logistique nécessaire à la tenue d'un pareil événement à la fois économique et social. Car, la région peut s'enorgueillir de tenir encore la dragée haute à ce travail artisanal extrêmement délicat et minutieux de l'argent serti d'émail et de corail. Quand on sait ce que cela coûte pour un bijoutier en matière première, en hausse vertigineuse et fréquente. Un marché loin de pouvoir alimenter l'artisan avec toutes les bonnes volontés du monde. C'est d'ailleurs dans ce sens de l'élévation du prix du kilogramme d'argent et du corail- ce dernier bien que pêché sur nos côtes, El Kala et Jijel, fuit toujours nos frontières, écoulé et revendu presque au rabais- que le besoin se fait ressentir, au vu de la forte demande exprimée par ces artisans bijoutiers, qui en parallèle, se plaignent de ces impôts qui ne les épargnent pas pour autant alors que le marché se fait frileux. A peine une cinquantaine sur les 500 que comptait cette contrée réputée par cet artisanat de grande valeur et de renommée mondiale, active aujourd'hui. Pourtant le legs est bien là, transmis d'une génération à l'autre, de père en fils, et même les filles travaillent l'argent à Ath Yenni. Le bijou résiste ainsi au temps et aux difficultés inhérentes à sa prise en charge effective, économiquement parlant. Puisque Ath Yenni a dans sa majeure partie toujours vécu de ce bijou qui fait sa fierté et sa notoriété de toujours. Mais jusqu'à quand, si les sollicitations nombreuses des pouvoirs publics sollicités demeurent sans écho ? Un autre écho est en revanche attendu du public qui comme chaque année se déplace dans cette région lovée à près de 900 mètres d'altitude dans le giron du Djurdjura. Une exposition vente du bijou entre anciens et nouveaux modèles est proposée au CEM Larbi Mezani pour près de 10 jours.