Le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique, Abdelhafid Aourag, a soumis, hier, aux représentants des laboratoires et unités de recherche et aux intervenants dans le secteur socioéconomique, l'avant-projet de loi portant loi d'orientation sur la recherche scientifique, le développement technologique et l'innovation pour la période 2014-2018. Ces représentants se pencheront, un mois durant, sur ce document qui insiste sur le rapprochement de l'université du secteur économique. « Un mois de réflexion permettra aux différents intervenants d'apporter des suggestions et des amendements pour approbation », a précisé M. Aourag. Le projet devrait être fin prêt en juillet. Il sera, par la suite, soumis au Parlement à l'effet d'être effectif à partir de 2014. L'avant-projet comporte des mécanismes à mettre en place pour permettre au secteur socioéconomique de s'investir dans le développement technologique et parvenir, à travers la valorisation des résultats de la recherche scientifique, à une valeur ajoutée. C'est ce qui explique, d'ailleurs, l'intérêt accru à l'organisation de la recherche scientifique par l'élaboration d'un statut type de toutes les structures. Selon M. Aourag, la réalisation d'agences thématiques a, certes, élevé le niveau des chercheurs permanents et des enseignants universitaires, mais il reste beaucoup à faire pour se hisser au rang des pays développés en matière d'invention et d'innovation. « Les moyens existent, la défaillance réside dans la ressource humaine », selon M. Aourag. Ainsi, les 48 centres et unités de recherche ne comptent que 2.083 chercheurs permanents alors que sur les 24.000 enseignants-chercheurs et hospitalo-universitaires mobilisés dans la recherche, 1.100 seulement activent dans les laboratoires de recherche, dont 8.500 sont titulaires d'un doctorat. Des effectifs relativement dérisoires par rapport à l'envergure de l'infrastructure conçue pour la formation supérieure et la recherche scientifique. « L'Algérie est, de ce fait, en deçà des normes universelles », signale M. Aourag. Sentence : « il faut accorder une autonomie financière aux laboratoires de recherche », préconise-t-il. « Le directeur d'un laboratoire de recherche devrait, conformément au nouveau texte de loi, être l'ordonnateur de son propre budget », a expliqué M. Aourag, citant, entre autres, deux autres décrets. Le premier concerne l'exercice d'un chercheur à temps partiel, le second porte sur l'incitation au dépôt de brevet. Dans ce domaine, seulement 134 brevets ont été déposés lors du précédent quinquennat dont 66 provenant des établissements universitaires et 68 des centres et unités de recherche. De l'avis des experts, l'Algérie devrait donner à la recherche scientifique et au développement technologique l'importance qu'ils requièrent en valorisant les brevets pour pouvoir réduire la facture des importations, à commencer par le développement de la sous-traitance. Faut-il rappeler que la Sonelaz importe annuellement 500.000 articles de rechange, pour un montant oscillant entre 6 et 8 milliards de dollars.