Il existe, il est là à quelques chevauchées de la Citadelle, le Jardin Vert. Dans cette banlieue bourgeoise où les riches et nobles de la régence ont donné lieu à des constructions de demeures secondaires, Djenane Lakhdar. Vaste et immense propriété de onze hectares, s'étendant jadis du Hamma au Clos Salembier. Au centre de cet espace de verdure des arbres rares apportées d'autres cieux, d'essences non moins rares sont plantés. Bambous et cocotiers font bon voisinage avec des fourrés de papyrus, vergers aux dizaines d'arbres fruitiers, norias à la poursuite du temps et ruisseaux chuchotant et serpentant dans les sous bois où se dissimule la gent ailée des oiseaux du ciel. Parlons des Fahs, ses résidents de la banlieue algéroise ou Nass el Djanaine, les propriétaires des prés et des jardins. Evoquons Djenane Lakhdar lui-même inclus dans le périmètre des maisons de campagne (diar el Fahs). Les écrits d'antan, ce qu'il y a de mémoire vivante transcrite pour la postérité, lui donnent naissance entre 1800-1820 .Rien n'est précis, rien n'est moins sûr au sujet de la datation. Qu'à cela ne tienne ! Il y a Djenane Lakhdar et la légende d'Alger, cité opulente, alanguie et si orientale dans son luxe insolent. Jusqu'à susciter sur elle les foudres des chrétiens. Sur les jardins verts de Djenane Lakhdar plane le fantôme de Salem Bey (Clos Salembier). Il reste la légende des lieux éternels et des paysages luxuriants ainsi que le Palais Djenane Lakhdar. Douera séculaire composé de chambres, ghorfate s'ouvrant sur el foqqani, l'étage et essflani, le rez de chaussée, Ouest eddar, s'qiffa ou préau toute une architecture s'entourant évidemment de colonnes et colonnettes, de portes et portillons ouvragés et exquis au regard. Djenane Lakhdar ,les jardins du paradis terrestre continuent de faire rêver, blottis dans leurs ombrages …