Après l'assemblée constitutive, il devra se réunir avec le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs pour entamer le dialogue autour d'une plateforme de revendications, tenant compte des « spécificités » de cette corporation, incluant les imams, les mourchidate, les enseignants et les étudiants des centres de formation religieux, des inspecteurs des wakfs, dont « les droits ont été bafoués pendant de longues années », a indiqué, hier, Djelloul Hadjimi, SG de cette organisation syndicale et imam officiant à la mosquée de Télemly à Alger. « Notre première revendication sera l'amendement du code pénal dans son chapitre concernant les imams, en plus des problèmes socioprofessionnels dont le logement, la promotion et l'ancienneté », indique M. Hadjimi. A ce titre, il a estimé que la tutelle doit avoir « une nomenclature claire » qui tienne compte de l'évolution professionnelle des imams. « Notre plateforme de revendications est objective dans la mesure où l'imam a été lésé par le passé étant donné que sa dernière revalorisation salariale date de 2008 », précise-t-il. Djelloul Hadjimi a insisté, dans ce cadre, sur la prime de risque, justifiant cela par le fait que des imams ont été agressés au sein des mosquées où ils exercent. « Nous devons nous protéger et protéger notre profession des pratiques extrémistes. Le message de l'imam ne doit pas être détourné à des fins politiciennes », fait-il remarquer. Les imams sont-ils libres de choisir leurs prêches du vendredi ? « Ils ont la totale liberté de choisir les thèmes de leurs sermons, sauf que parfois, ils tolèrent des directives de la tutelle réclamant des prêches en relation avec des événements nationaux », affirme-t-il. Le SG du syndicat des imams a tenu à préciser que leur mission principale est de prévenir contre les déviations sociales, de condamner les pratiques hostiles et aussi et surtout, protéger la société « de la fitna ». « Nous sommes porteurs d'un projet de société », lâche-t-il. Parmi les soucis majeurs de cette organisation syndicale, le salafisme qui se propage davantage et qui commence à « gagner du terrain », d'après Djelloul Hadjimi. Selon lui, il est du devoir des imams de préserver la référence religieuse de notre société, en bannissant « le discours idéologique » dont les retombées peuvent s'avérer néfastes. Il a rappelé, dans ce sillage, que le nombre d'imams assassinés durant la tragédie nationale dépasse 132. Ce qui implique la prise en charge des ayants-droit dans le cadre « du respect des lois de la République ». Le SG de ce syndicat a fait savoir que des assises nationales autour des mécanismes de l'exercice syndical et un colloque national sur la référence religieuse des Algériens, avec comme objectif, l'unification du discours religieux, seront organisés prochainement.