La prise en charge du stress post-traumatique chez les victimes du terrorisme a été l'un des thèmes abordés à l'occasion de la 1re Journée nationale de psychiatrie, organisée au CHU de Tizi Ouzou. Selon le Dr Bencherik, du CHU de Bab El Oued, les victimes, les témoins de violences collectives et les parents de victimes décédées suite à des violences, souffrent "inévitablement" d'un stress post-traumatique qui se manifeste, dans sa phase initiale, par une sidération anxieuse, une agitation inadaptée ou un oubli total ou partiel des faits. Pour étayer ses propos, le Dr Bencherik a indiqué qu'au début de la décennie noire, entre 1993 et 1996, la reconstitution de 78 cadavres, dépecés, désarticulés ou décapités, au service de médecine légale du CHU de Bab El Oued, a été à l'origine d'un stress post-traumatique, chez les proches des victimes du terrorisme. Par ailleurs, 450 personnes, qui ont survécu à des attentats terroristes, et qui ont été examinées au niveau du même service entre 2008 et 2012, présentent la même forme de stress post-traumatique, a-t-on précisé. La personne ayant vécu ou subi la violence, revit le traumatisme par des "souvenirs répétitifs et envahissants, des cauchemars relatifs à l'agression, des réveils nocturnes brutaux" est-t-il relevé. Elle présente aussi d'autres symptômes tels que la réduction des contacts extérieurs, un état de "qui-vive" permanent et des troubles de concentration, a-t-on ajouté. "L'accompagnement psychologique de ces victimes doit être la règle dans les phases hospitalières et post-hospitalières", a estimé le Dr Bencherik. Pour la prise en charge de ces personnes souffrant de stress post-traumatique, "les pouvoirs publics se sont mobilisés pour créer un réseau sanitaire de prise en charge des douleurs psychogènes et du stress post-traumatique aussi bien dans les hôpitaux que dans les structures sanitaires de proximité avec un personnel médical (psychologues, psychiatres) et un personnel paramédical pour l'accompagnement psychologique de ces victimes, de leurs proches, des témoins et des rescapés", a souligné le même médecin. La prise en charge des victimes de terrorisme, depuis 1992, "a permis aux praticiens d'acquérir une grande expérience en matière de traitement des blessures occasionnées par les armes de guerre", a-t-on ajouté de même source. Toutefois, des efforts en matière d'accompagnement sanitaire, médico-légal, psychologique, judiciaire, administratif, juridique et associatif, restent à fournir, a estimé le Dr Bencherik.