Beaucoup d'enfants, y compris des adultes consomment de plus en plus ces produits qui, pour les nutritionnistes, sont néfastes pour la santé. C'est dire que les habitudes alimentaires ont changé. Devons-nous arrêter de manger des chips, des frites et des biscuits salés ou sucrés ? Les consommateurs sont-ils en train de s'empoisonner sans le savoir ? Telles sont les questions qui taraudent l'esprits des gourmands. En effet, beaucoup d'écoliers consomment des chips pendant les heures de récréation ou en dehors des heures de repas. Les plus âgés grignotent parfois pendant leur pause-déjeuner. C'est devenu une sorte d'attrape-nigaud. Beaucoup révèlent qu'ils éprouvent le besoin de se mettre quelque chose sous la dent, même s'ils n'ont pas faim. La dépendance chez les adultes Kamélia est fonctionnaire dans une entreprise multinationale. Cette jeune femme de 30 ans consomme quotidiennement des chips et des biscuits sucrés. Avant de rejoindre le bureau, elle s'achète quelques gourmandises qu'elle déguste au travail. « Quand j'achète ces produits, je me dis que c'est pour la semaine », indique-t-elle. « Impossible d'y résister, je les consomme en moins d'une demi-heure et quand je jette un coup d'œil dans le tiroir et que je ne trouve plus rien, c'est là que je me rends compte de ma dépendance », a-t-elle révélé. Sakina, 37 ans, ne peut se passer des chips, particulièrement quand elle est face à la télévision. « C'est à ce moment-là que je commence ma séance de grignotage », raconte-t-elle. « Impossible de regarder un film sans croquer quelque chose de salé. Ma table est toujours garnie d'entremets ou d'amuse-gueule que je consomme après le dîner », a-t-elle ajouté. Lynda, monitrice d'éducation physique, ne peut s'empêcher d'avaler des chips ou des soufflés empaquetés. « Heureusement que je brûle mes calories bien que parfois j'en abuse et je ressens une sorte de dépendance », a-t-elle avoué. Quant aux raisons qui les poussent à consommer ce genre de produits, toutes ces femmes ont répondu que « le fait de croquer un aliment croustillant à l'arrière-goût salé déstresse ». La gourmandise est un péché Pour les enfants, l'envie de consommer des chips vient des publicités étrangères. Les beaux paquets colorés, les slogans captivants, la joie de vivre des acteurs qui font croire que le goût est exquis, les incitent à consommer ce genre de produits qui, pourtant, sont néfastes pour leur santé. Rencontrés à la sortie de l'école, Marwa et son frère Hocine se précipitent vers la supérette qui se trouve à proximité de l'établissement scolaire. Ces derniers filent rapidement pour acheter des chips et des bonbons qu'ils dégustent en cours de chemin. « J'adore manger des chips parce qu'ils sont bons », dira Marwa, l'aînée. Pour elle, c'est devenu aussi une dépendance. Selon sa mère, à force de manger ces « aliments », ils ne se mettent plus à table à midi. Désespérée, cette maman s'en veut de leur donner de l'argent de poche. Comme c'est le cas de beaucoup de parents. Croyant bien faire, ces derniers donnent quotidiennement des petites sommes d'argent, une petite monnaie en cas de besoin. Innocents et tout contents d'avoir des sous en poche, ils achètent des gourmandises qui pourraient nuire à leur santé. Combien d'enfants consomment des chips et des soufflés vendus dans des paquets fermés sur les étals des vendeurs ? Selon Hayet D., enseignante à l'école primaire El Mouahidine 1 (ex-Négrier), le goûter de 10 heures a disparu. Elle est soutenue par un père de famille qui, au lieu de laisser de l'argent à ses jeunes enfants, préfère leur acheter les friandises en personne. « Je leur achète un jus et une viennoiserie de leur choix, comme ça je suis plus tranquille », s'est-il félicité. D'autres parents, par contre, cèdent aux caprices de leurs enfants. « Quand je vais attendre mon fils à la sortie de l'école, je lui ramène un paquet de chips », dira Nora, mère au foyer. « Tous ses camarades en ont et je ne veux pas que mon fils ait des envies », dira-t-elle, sans se soucier des conséquences. risques cardiovasculaires Selon M. Slimani, nutritionniste à Hydra, « les chips et les soufflés sont très mauvais pour la santé ». Il explique que sur le plan nutritionnel, les chips n'ont pas une grande valeur. « Elles sont très caloriques, soit plus de 500 calories pour 100 grammes », dira-t-il. « Cette substance est riche en matière grasse, environ 36 grammes de lipides par 100 grammes et riche en sodium, soit 600 mg sur 100 g », dira-t-il. Selon le spécialiste, leur consommation n'est pas recommandée par les nutritionnistes et doit être exclue en cas d'excès de poids. Selon M. Slimani, les chips contiennent beaucoup de sel. « A la longue, cela nuit à la santé parce qu'elles contiennent des additifs alimentaires chimiques dangereux, voire cancérigènes, irritants et allergisants », a-t-il précisé. « Ils ont tendance à déséquilibrer le taux d'insuline dans le sang », a-t-il ajouté. Et de poursuivre : « A ce rythme, la consommation est très mauvaise et trop d'acides gras saturent le corps qui, par la suite, ne fait que stocker créant des risques de maladies cardiovasculaires ». Ce spécialiste recommande, par contre, la consommation de fruits secs, de crudités qui croustillent et de légumes. Selon lui, le corps a besoin de bons gras comme les omégas 3, pour bâtir les membranes des cellules et évacuer le cholestérol du sang. « Les aliments gras encouragent le corps à produire des substances chimiques naturelles qui déclenchent un sentiment de bien-être comparable aux effets du cannabis qui encouragent la suralimentation qui peut déclencher des envies irrépressibles de gras comme les chips et les frites », a-t-il expliqué. S'adressant aux dépendants de nourritures trop salées ou trop sucrées, le nutritionniste a indiqué que 50 minutes de jogging rapide sur un tapis de course, ou la même durée passée à pédaler sur un vélo d'appartement produirait aussi un « sentiment de dépendance et de bien-être ». Il préconise, ainsi, la pratique du sport et une alimentation saine depuis le jeune âge pour permettre à l'enfant d'évoluer et d'adopter une hygiène de vie favorable à sa santé aussi bien sur le plan physique que mental.