Photo : Fouad S. Du 15 au 25 juillet, la place de la Liberté de la presse au boulevard Hassiba Benbouali à Alger abrite la deuxième expo-vente de miel et des produits de la ruche. Ils sont à peu près une vingtaine d'exposants à proposer, outre le miel, la gelée royale, la propolis, le pollen et les produits cosmétiques, comme le savon, à base de miel et de cire. C'est la Fédération nationale des apiculteurs en collaboration avec l'APC d'Alger-Centre qui ont organisé pour la deuxième fois cette manifestation. Les apiculteurs, tous des professionnels, sont venus de Tipasa, Bouira, Blida, Boumerdès, Ghardaïa, Tizi-Ouzou et Constantine. L'objectif de cette foire est de sensibiliser les citoyens sur la production nationale «de bonne qualité et proposée à des prix raisonnables». Ainsi, les pots d'un kilo sont cédés entre 1400 et 2800 dinars, selon la fleur butinée. «Le plus cher est le miel du jujubier bénéfique pour la santé», souligne un apiculteur. La raison ? La transhumance des ruches d'une zone à une autre ou d'une wilaya à une autre est faite dans le but d'obtenir une bonne qualité de miel. Les abeilles ne butinent qu'une seule variété de fleur pour obtenir en fin de compte un miel avec 80% d'eucalyptus, de sainfoin, de jujube, d'agrum etc. Faiza Bouchareb est la seule femme apicultrice. Ingénieur agronome, elle s'est intéressée à cette activité grâce à son mari. «J'ai trouvé mon créneau», dit-elle. Ayant la responsabilité de quelques ruches à Blida et au Sud, elle travaille seule et produit plusieurs variétés de miel. Ses clients sont nombreux et viennent de partout acheter son produit. En plus, l'apicultrice propose la gelée royale et le pollen utiles dans le traitement des maladies de la peau, des voies respiratoires, des troubles de la digestion…. Mourad Belakhal pratique l'apiculture de père en fils depuis plusieurs générations. Ingénieur agronome, il gère 400 ruches à Bouira. Pour ce professionnel, le miel produit en Algérie est de meilleure qualité et meilleur prix : “Nos forêts renferment plusieurs variétés de plantes et de fleurs». Toutefois, M. Belakhal soulève plusieurs problèmes qui nuisent à son exploitation. Il cite, en premier, le traitement chimique des vergers néfaste pour les abeilles, la déforestation et le problème de la commercialisation et l'exportation du miel lorsqu'il y a un excédent de production. «L'Etat doit prendre en charge ce dernier volet», soutient-il. Mais pour M. Lakehal, président de la Fédération nationale des apiculteurs, il faut créer une coopérative de miel qui s'occupera de la collecte, de la distribution à l'échelle nationale et plus tard de l'exportation après avoir satisfait le marché local. «Ce qui bloque ce projet, c'est le manque de moyens financiers et de structures alors que l'objectif escompté est d'arriver à produire 100.000 tonnes de miel par an». Actuellement, il existe 1 million de ruches et un supplément de 1,5 million est prévu à la faveur d'un contrat entre la Fédération des apiculteurs et le ministère de l'Agriculture et du Développement rural.