Les justifications des uns et des autres ne manquent pas. Ramdane Taâzibit, député du Parti des travailleurs, a souligné que la question n'est pas encore abordée au sein des instances du parti. Il a fait savoir que le comité central se réunira le mois prochain pour débattre, entre autres, de l'élection présidentielle. Celle-ci doit être, selon lui, abordée avec toute la sérénité voulue « afin d'éviter tout risque de manipulation en tous genres ». Même son de cloche chez le président de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), Noureddine Bahbouh. « Le moment n'est pas propice pour évoquer l'élection présidentielle car la situation actuelle du pays est plus que jamais préoccupante », estime-t-il. Il met en avant le problème d'enlèvement d'enfants, les scandales, les menaces de grève dans différents secteurs. Sentence : les partis politiques doivent se mobiliser et se consulter pour sortir le pays de ce marasme au lieu de s'intéresser à l'élection présidentielle et aux candidatures. « Il y a des choses beaucoup plus préoccupantes pour les citoyens algériens que de parler de l'élection présidentielle qui est encore loin. Ce n'est pas le bon moment d'en parler », soutient-il. N'empêche, l'UFDS tiendra, samedi prochain, son conseil national et le point relatif à l'élection présidentielle sera soulevé. A quelques différences près, le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam, abonde dans le même sens. Il met l'accent les priorités qu'il faut prendre en charge avant de penser à l'élection présidentielle. « La priorité c'est de sortir le pays du marasme social et politique, de mettre en place un gouvernement d'entente nationale, d'installer une commission chargée de la révision constitutionnelle sans omettre la nécessité d'aller vers une assemblée constituante », explique-t-il. Pour sa part, Hamlaoui Akkouchi, président du conseil consultatif du Mouvement El Islah, a souligné que l'élection présidentielle n'est pas à l'ordre du jour ni au sein du mouvement El Islah ni au niveau de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). « A l'heure actuelle, nous n'avons pas abordé la question. Nous n'avons enregistré aucune initiative dans ce sens. Le rendez-vous n'est pas inscrit sur l'agenda de notre parti », précise-t-il. Mais Hamlaoui Akkouchi se dit favorable à l'élargissement de l'Alliance verte à d'autres formations de même obédience pour dégager un candidat qui aura à représenter le courant islamiste lors de ces joutes qu'il qualifie d'extrêmement « importantes » et qui doivent, à ses dires, amorcer le changement. Farouk Tifour, chargé de communication du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a affirmé que le parti prépare actuellement son congrès prévu pour les 2, 3 et 4 mai prochain. « Il faut attendre d'abord la tenue du congrès du parti pour ensuite évoquer la question de l'élection présidentielle », relève-t-il. Et de poursuivre : « Une nouvelle équipe dirigeante sera dégagée lors de ce congrès, seule habilitée à en parler. Nous n'avons pas le droit de parler à la place des autres ».