Le domaine de la recherche scientifique n'a aucun impact sur le développement du secteur socio économique du pays. C'est le constat dressé, hier, par les chercheurs permanents réunis au centre de développement des technologie avancées (CDTA) d'Alger, pour débattre du projet de la loi d'orientation et de programmation sur la recherche scientifique et du développement technologique 2014-2018. « La recherche scientifique dans notre pays est toujours dans un état embryonnaire, alors qu'elle est appelée à être au cœur du développement national », a rappelé Zoghbi Smati, SG du Syndicat national des chercheurs permanents (SNCP). Selon lui, le talon d'Achille de la recherche scientifique et du développement technologique chez nous est la faiblesse du potentiel scientifique national en qualité et en nombre. A titre illustratif, le directeur d'un centre de recherche fait savoir que l'Algérie dispose, actuellement, de 2 200 chercheurs permanents, dont la majorité est constituée de débutants. « Le déficit qu'accuse le monde de la recherche en matière de ressource humaine est un véritable frein pour l'évolution de notre sphère, car, pour que les centres de recherche, les unités et les plateformes technologiques fonctionnent normalement, il faut les doter d'un corps d'encadreurs suffisant et, surtout, de qualité », soutient Zoghbi Smati. Il considère que « ce n'est pas en faisant appel à des compétences étrangères qu'on réglerait ce problème ». Les raisons de cette situation ont également pour origine les lenteurs bureaucratiques et le manque d'ambition et d'initiatives de la part des établissements de recherche. « L'ancienne loi 2010-2014 a été dotée d'un budget de l'ordre de 100 milliards dinars. A son terme, on a consommé uniquement 35% des fonds alloués. Même chose pour la loi 1998-2002 où la plus grande part du budget, qui était alors de 35 milliards, a été consommé par l'université », signale le SG du SNCP. Dans la perspective de la prochaine loi sur la recherche, il lance un appel aux pouvoirs publics afin qu'ils écoutent les propositions formulées par les chercheurs. L'autre grand problème qui empêche le développement de la recherche scientifique est, selon le syndicat, le manque de relation entre leur sphère et le monde socioéconomique. « Nos entreprises font souvent appel à des bureaux d'étude étrangers pour effectuer des expertises dans différents domaines. Le comble du paradoxe est que ces mêmes bureaux étrangers ont souvent recours à des compétences nationales pour faire le travail. C'est vous dire le fossé qui sépare le monde de la recherche de celui de l'économie », soutient-il, en rappelant, toutefois, que des efforts considérables ont été consentis pour développer la recherche. A ce titre, il annonce que des mesures pratiques sont contenues dans la nouvelle loi, entre autres, l'allégement des procédures administratives, la rationalisation de l'affectation des moyens aux différents établissements de recherche et la réduction du nombre des programmes de recherche nationaux mobilisateurs à dix au maximum, au lieu de 33, et ce, afin de bien les maîtriser.Par ailleurs, Zoghbi Smati, souligne qu'il ne peut pas y avoir des avancées dans ce domaine sans procéder au règlement des problèmes sociaux des chercheurs afin qu'ils se consacrent entièrement à leur métier.