La première serait, selon Jeffrey Feltman, SG adjoint aux affaires politiques des Nations unies, « une présence politique intégrée et multidimensionnelle » aux côtés de la Misma, Mission internationale de soutien au Mali créée par la Cédéao pour « aider les forces maliennes à reprendre le contrôle du nord qui a été pris par les groupes terroristes ». L'ONU pourrait, dans ce contexte, soutenir la médiation, les négociations, le dialogue national, apporter son aide aux autorités de transition dans le cadre du processus électoral et faire la promotion du respect des droits de l'Homme et laisser à la Misma, et aux Forces de défense et de sécurité du Mali, la responsabilité de la sécurité. La seconde serait d'établir une « mission de stabilisation intégrée multidimensionnelle des Nations unies créée en vertu du chapitre VII, en complément d'une force parallèle ». Selon Feltman, nombre d'interlocuteurs maliens et africains ont souhaité « confier à une force des Nations unies la mission de mener des combats contre des groupes terroristes dans le but de rétablir l'intégrité territoriale du Mali ». Outre un mandat politique, comme dans la première option, cette mission serait chargée de stabiliser et sécuriser la situation, en axant ses efforts sur la protection des civils et le maintien de conditions permettant la fourniture de l'aide humanitaire et le retour des milliers de personnes déplacées. Selon cette option, la mission des 1.000 militaires français de l'opération Serval, appelés à rester au Mali après cet été, transférerait ses responsabilités, à cette force des Nations unies, dotée d'un mandat d'imposition de la paix l'habilitant à combattre par tous les moyens les derniers groupes terroristes. Dans le rapport qu'il a présenté, mercredi dernier, au Conseil de sécurité, le SG adjoint aux affaires politiques a insisté sur la nécessité d'établir une « distinction claire entre les tâches de maintien de la paix qui seraient confiées à la mission de stabilisation des Nations unies envisagées et les activités d'imposition de la paix et de contre-terrorisme d'une force parallèle ». « L'action décisive des forces françaises et maliennes a permis, dès la fin du mois de janvier, de rétablir le contrôle dans les grandes villes du nord », dit-il, soulignant que « les combats avec des groupes armés se poursuivent malgré tout dans les montagnes de l'Adrar des Ifoghas, ainsi que dans la périphérie des centres urbains comme Tombouctou, Gao et Kidal ». Comme combattre des groupes terroristes dans le désert exige des moyens militaires très particuliers et que les soldats de la paix n'ont ni la formation ni l'équipement requis pour ces opérations, Ban-Ki moon penche vers la seconde option. Susan Rice, l'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU, et Omar Daou, le représentant du Mali, aussi. Selon ce dernier, la force de stabilisation de 11.200 Casques bleus, dont le mandat sera voté dans la dernière semaine de ce mois, permettrait la création des conditions propices à la mise en œuvre rapide de la feuille de route de la transition, notamment la tenue des élections présidentielle et législatives dont le premier tour est prévu le 7 juillet prochain. En attendant ces élections promises, place aux représailles. L'ONU déplore celles dont sont victimes les Touareg à Tombouctou et Gao et le Coren (Collectif des ressortissants du nord du Mali) « les exactions » contre des populations noires de Kidal perpétrées par des « militants » du MNLA. Selon le Coren, « des communiqués radiodiffusés » à Kidal exhortent tous ceux qui ne sont pas des « ressortissants de l'Azawad » à « retourner au Mali », soit dans le Sud.