La toxicomanie est classée comme maladie et la prévention doit tenir un rôle majeur. C'est dans ce consensus que s'inscrit la loi 2004, mais malheureusement, elle n'est pas appliquée par les magistrats, a déclaré, hier, à Horizons, le chef de service de la médecine légale, le professeur, Mohamed-Salah Laidli, qui est également le président de l'association Algérie Prévention Toxicomanie (APT). Pour lui, l'injonction thérapeutique en Algérie a donné ses fruits, mais le problème principal est lié à la non-application de cette loi. « La justice doit s'impliquer dans ce processus d'autant que la loi existe », a précisé le professeur. Le but de la prise en charge médicale est d'accompagner psychologiquement les personnes dépendantes des drogues dans leur sevrage pendant une cure de désintoxication de 21 jours, a-t-il expliqué. Mais le toxicomane doit être volontaire pour le traitement. « Le suivi doit se faire à la demande du toxicomane. On ne peut pas forcer un dépendant aux psychotropes à se faire soigner, car les rechutes seront inévitables », a précisé le Pr Laidli. Le traitement consiste en l'administration aux malades de sédatifs et de tranquillisants, n'entraînant pas une nouvelle addiction, mais permettant de se détacher progressivement des dépendances. Au cours de la cure, les toxicomanes sont orientés dans leur réinsertion pour éviter les rechutes, à travers une consultation thérapeutique par mois. Outre la cure, des thérapies familiales sont organisées pour permettre aux malades de s'adapter à de nouvelles conditions de vie à l'extérieur, en étant soutenus par leur entourage, poursuit le professeur. Les Centres intermédiaires des soins aux toxicomanes (CIST) seront renforcés par l'ouverture de nouveaux centres pour couvrir le territoire national. « Le premier CIST a été installé au CHU de Bab El Oued. Les CHU de toutes les wilayas du pays réceptionneront, prochainement, des centres de désintoxication pour les malades voulant se soigner », a expliqué le Pr Mohamed Salah Laidli. Le personnel médical est-il formé pour le suivi de ces « malades » ? Le professeur Laidli précise que des médecins ont été déjà formés en 2007 par des psychiatres du CHU de Blida. « Une formation continue est en cours pour des médecins de l'Est, l'Ouest et du Sud. On optera, également, à la formation des médecins exerçant dans les prisons », a-t-il ajouté. L'Algérie compte près de 300.000 toxicomanes et plus d'un million de consommateurs occasionnels.