Le « premier ministre » de la rébellion syrienne, Ghassan Hitto, et les vice-présidents de la coalition nationale syrienne, George Sabra et Souheir Atassi, ont rencontré, hier à Londres, plusieurs ministres des Affaires étrangères du G8, dont le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Au menu de ces rencontres : l'obtention d'armes. Le Royaume-Uni, qui préside actuellement le G8, milite pour une levée de l'embargo de l'Union européenne sur les livraisons d'armes aux forces de l'opposition. Une question qui divise ses partenaires. La France, qui a fait croire qu'elle était sur la même ligne, a revu sa position. Elle a mis en avant le risque que les armes tombent aux mains des extrémistes. Une crainte que l'annonce du parrainage de la branche irakienne d'Al-Qaïda au Front Al-Nosra, en première ligne dans le combat contre le régime en Syrie, ne pourra qu'aggraver. Riche de l'expérience irakienne, Washington, refuse d'accorder une quelconque aide militaire à l'opposition. John Kerry, a récemment réitéré qu'il préférait une solution diplomatique. Le responsable américain a indiqué, avant-hier, qu'il allait discuter avec les opposants syriens « des différents moyens susceptibles d'avoir un effet sur les manigances du président Assad quant à l'évolution du champ de bataille ». Interrogé sur l'éventualité de l'octroi d'une aide militaire américaine à l'opposition, il a fait savoir « qu'il revenait à la Maison Blanche de faire ce genre d'annonce ». Une « déclaration » sur la Syrie où les « besoins humanitaires urgents poussent à une percée politique et diplomatique » devrait clore la réunion du G8 aujourd'hui, avec deux dossiers au menu, le dossier du nucléaire iranien et les menaces de la Corée du Nord de lancer une guerre « thermonucléaire ». Selon le ministère britannique des Affaires étrangères, l'imposition de nouvelles sanctions à l'Iran après les deux dernières rencontres à Almaty, n'est pas envisagée. « Nous allons devoir discuter de la rhétorique de la Corée du Nord et des actions qu'ils conduisent. Nous avons été très clair que si elle procédait à de nouvelles provocations, celles-ci seraient accueillies par une réponse internationale robuste », soulignent les Anglais.