Plusieurs ministres des Affaires étrangères de pays du G8 dont l'Américain John Kerry devaient rencontrer mercredi à Londres l'opposition syrienne avant une réunion jaujourd'hui des pays les plus riches qui s'annonce chargée avec la Corée du Nord, l'Iran ou la Birmanie au programme. Le Premier ministre rebelle syrien Ghassan Hitto et les vice-présidents de la coalition nationale syrienne George Sabra et Souheir Atassi devraient renouveler mercredi la demande de l'opposition syrienne d'obtenir des armes pour faire tomber le régime de Bachar al-Assad. «La priorité de notre agenda sera la situation en Syrie qui sera le premier sujet dont nous discuterons», a annoncé mardi le chef de la diplomatie britannique William Hague concernant l'ordre du jour de la réunion du G8. Mardi à Tel Aviv, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a indiqué qu'il allait «rencontrer l'opposition syrienne à Londres». «Nous allons discuter des différents moyens d'avoir un effet sur les manigances du président Assad quant à l'évolution du champ de bataille», a-t-il ajouté. William Hague a indiqué s'être entretenu mardi avec les trois Syriens de la question d'armer l'opposition et a ajouté que le Royaume-Uni et la France allaient continuer de défendre une levée de l'embargo de l'Union européenne sur la livraison d'armes à l'opposition syrienne. «Nous sommes convaincus qu'il est nécessaire, si la situation continue de se détériorer, d'accroître l'aide pratique que nous donnons à l'opposition syrienne», a dit M. Hague. Interrogé sur l'éventualité de l'octroi d'une aide militaire américaine à l'opposition, M. Kerry a quant à lui dit «qu'il revenait à la Maison Blanche de faire ce genre d'annonce». Pour l'heure, Washington refuse de fournir des armes par peur que l'arsenal ne tombe aux mains d'extrémistes. M. Kerry a réitéré préférer une solution diplomatique en Syrie. Pendant les rencontres entre certains ministres de pays du G8 et les membres de l'opposition syrienne, «les besoins humanitaires urgents et la nécessité urgente d'une percée politique et diplomatique en Syrie seront discutés», selon M. Hague. Le conflit en Syrie, qui a fait plus de 70 000 morts selon l'ONU depuis son déclenchement en mars 2011, côtoiera d'autres sujets brûlants lors de la réunion du G8 des ministres des Affaires étrangères du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne, du Canada, d'Italie, du Japon, de la Russie et des Etats-Unis. L'Iran sera ainsi au centre des discussions, après que les deux dernières rencontres entre l'Iran et le groupe des 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) à Almaty, n'eurent pas permis de lever les inquiétudes des puissances occidentales et d'Israël. Ceux-ci soupçonnent Téhéran de chercher à enrichir de l'uranium pour fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que dément la République islamique. «Nous ne suggérons pas aujourd'hui l'imposition de nouvelles sanctions à l'Iran», a dit M. Hague. Non moins préoccupantes, les menaces de la Corée du Nord de lancer une guerre «thermo-nucléaire» seront également un sujet central. «Nous allons devoir discuter de la rhétorique de la Corée du Nord et des actions qu'ils conduisent. Nous avons été très clair que si elle procédait à de nouvelles provocations, elles seraient accueillies par une réponse internationale robuste», a souligné M. Hague. Le ministre britannique a également précisé qu'il avait comme «priorité personnelle» que la rencontre permette un nouvel accord afin de lutter contre les violences sexuelles en zone de guerre. La Birmanie, où des violences entre bouddhistes et musulmans ont fait plus de 43 morts, la Somalie et la cyber-sécurité viendront compléter le programme chargé de cette réunion du G8 qui s'ouvre mercredi soir par un dîner avant les discussions officielles jeudi.