Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a promis lundi à Ryad de continuer à renforcer les rebelles syriens mais a de nouveau exclu de les armer, alors que l'Arabie saoudite a souligné le droit des Syriens à se défendre. "Les Etats-Unis s'engagent à continuer d'oeuvrer pour renforcer l'opposition syrienne", a déclaré M. Kerry lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue saoudien, le prince Saoud Al-Fayçal. M. Kerry, dont l'administration refuse d'armer les rebelles syriens, a répété qu'il n'y avait "pas de garanties que des armes ne tombent pas dans de mauvaises mains", en allusion aux jihadistes, dont le Front al-Nosra, qui combattent aux côtés des insurgés les forces du régime de Bachar al-Assad. Le Front Al-Nosra a été classé "organisation terroriste" par les Etats-Unis qui l'accusent d'être lié à la branche irakienne d'Al-Qaïda. Le chef de la diplomatie saoudienne a pour sa part souligné "le droit du peuple syrien à se défendre" et réclamé un "embargo (international) sur les armes à destination du régime syrien". M. Kerry, en visite en Arabie saoudite dans le cadre de sa première tournée internationale, a rencontré séparément lundi les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays arabes du Golfe. Dimanche soir, les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont exprimé leur soutien à un règlement négocié en Syrie, conformément à l'initiative du chef de l'opposition Ahmed Moaz al-Khatib. Mais ils ont estimé que le Conseil de sécurité devait, "par une résolution contraignante, définir un processus clair et un calendrier des pourparlers" pour déboucher sur une transition politique en Syrie, en proie à un conflit armé qui entre le 15 mars dans sa troisième année. Les monarchies du Golfe ont aussi dit qu'il revenait "au Conseil de sécurité de l'ONU d'adopter une résolution pour protéger les civils syriens, sous le chapitre 7", qui prévoit des mesures coercitives.