Abdelhamid Ben Badis est fils d'une famille citadine, dont il revendique les origines berbères remontant aux Zirides, dynastie musulmane fondée au Xe siècle par Bologhine Ibn Ziri. Il fonde en 1931 l'Association des Oulémas algériens. C'est dans le mensuel Al-Chihab qu'il publie, de 1925 jusqu'à sa mort, ses idées réformistes qui concernaient tant le domaine religieux que politique. Ben Badis grandit dans un entourage pieux, ce qui lui fait apprendre le Coran à l'âge de treize ans. En 1908, Ben Badis décide de commencer son premier voyage pour la science vers Tunis et au sein de la mosquée Zitouna qui, à l'époque, était un grand centre de la science qui regroupait des savants. A la mosquée Zitouna, il apprend beaucoup de choses. Il y a rencontré de nombreux savants qui ont eu une influence sur sa personne. Parmi ces personnalités, Cheikh Mohamed Al Nakhli qui enracine en lui l'idéologie de la réforme, comme il lui enseigne la meilleure méthode d'interprétation du Coran. C'est aussi Cheikh Mohamed Altaher Ben Achour qui l'influe sur la langue arabe et lui apprend à apprécier sa splendeur. C'est également grâce au Cheikh Albachir Safer que Ben Badis s'intéresse à l'histoire et aux problèmes contemporains des musulmans, ainsi qu'à trouver des solutions à même de vaincre le colonialisme et ses influences. Dès son retour en Algérie, il commence à enseigner à la mosquée Djamaâ Al Kébir de Constantine, mais ceux qui s'opposent au mouvement réformiste musulman, tentent de l'interdire, ce qui le pousse d'ailleurs à partir une fois de plus, mais cette fois vers le Moyen-Orient. Après avoir accompli le pèlerinage à la Mecque et à Médine, Ben Badis y demeure trois mois, pour donner des leçons au Masdjid Ennabaoui. Il va rencontrer aussi par la suite son ami et l'un des partisans du mouvement réformiste musulman, Cheikh Bachir Al Ibrahimi. Cette rencontre constituera un nouveau point de départ pour la réforme en Algérie, puisque les deux personnages se rencontrent à maintes reprises pour mettre au point un plan de réforme. C'était Cheikh Hussein Ahmed Al Hindi, résidant lui aussi à Médine, qui lui propose de retourner en Algérie, car la nation a besoin de lui. En 1913, Ben Badis retourne en Algérie et s'installe à Constantine, où il entame son travail d'enseignant. Il commence par donner des cours à la mosquée. Par la suite, il développe l'idée de fonder l'Association des Oulémas Musulmans Algériens. En 1936, Ben Badis participe à la fondation du « Congrès musulman algérien » (CMA). Ce dernier se disloque l'été 1937. La même année, Ben Badis revient à la tête de l'Association des Oulémas musulmans algériens. L'une des préoccupations majeures durant cette période de vie d'Abdelhamid Ben Badis est sans aucun doute la lutte contre la répression qui s'abat sur les Algériens et la dénonciation de la propagande fasciste ainsi que les agissements antisémites. Tout cela, il le fait en s'attelant à son travail quotidien en sa qualité de journaliste. Le 16 avril 1940, Ben Badis s'éteint dans sa ville natale, Constantine.