Alors que l'été bat son plein et que la route de la corniche inférieure est constamment bouchée à cause des embouteillages qui s'y créent, malgré la présence dissuasive des gendarmes, les Oranais sont de plus en plus nombreux à privilégier les vacances à l'étranger. Première explication du phénomène, la sensible amélioration des revenus des familles qui n'hésitent plus à aller «faire» les vitrines des agences de voyage ayant pignon sur rue. Pour Kader, enseignant dans un lycée de la banlieue oranaise, «il est plus judicieux d'économiser pendant l'année et de s'offrir de véritables vacances, même si c'est pour une semaine, dans un pays soucieux de ses touristes que de louer à prix fort à une ville côtière en Algérie ou au bord de mer à Oran où tout laisse à désirer ». En première place des destinations prisées par les bourses dites moyennes, la Tunisie qui multiplie les offres promotionnelles puis vient la Turquie, de plus en plus adoptée surtout depuis la prise de position politique d'Ankara vis-à-vis de l'Etat hébreu. Le Maroc, l'Espagne ou la France restent des classiques qui ont toujours la cote auprès des Algériens et qui restent des valeurs sûres auprès des voyagistes. Quant à la destination Egypte, les Oranais, à l'instar du reste du pays, semble l'avoir délaissée pour les raisons que l'on sait. La saison estivale amputée de presque un mois avec le Ramadhan semble avoir persuadé beaucoup de gens à prendre leurs vacances en juin et juillet même si la concurrence de la Coupe du monde en Afrique du sud a dissuadé bon nombre d'entre eux. Malik, cadre dans une entreprise privée, trouve logique de profiter des offres proposées par les voyagistes garantissant des voyages organisés pas très coûteux, en comparaison avec les prix pratiqués par les complexes touristiques en Algérie. «Personnellement, j'emmène ma petite famille en vacances en Tunisie où le séjour est agréable», dit-il. Pourtant, nombreux sont ceux qui préfèrent passer des vacances au pays, mais rien n'est fait pour les encourager. Pour ceux qui ne peuvent pas se payer un billet d'avion pour un voyage exotique, il reste toujours les plages où tessons de bouteilles, saleté et incivisme font bon ménage.