Les brigades motorisées ont eu du mal à convaincre les chauffeurs pressés d'emprunter la route de la corniche supérieure, celle de la corniche inférieure étant saturée. Les éléments de la Protection civile ont vécu une fin de semaine très contraignante. En effet, la panique des noyades a gagné les esprits des anges gardiens des plages. Les bilans des sauvetages opérés lors des deux journées du week-end dernier sont effarants. En effet, une centaine de personnes, dont une cinquantaine de femmes et plus d'une vingtaine d'enfants, ont été sauvées d'une mort certaine, par noyade. L'alerte a été lancée à son maximum, tôt le matin de la journée de jeudi dernier, après constat des premiers flux massifs vers les plages. Ce fut aussitôt la mobilisation. Aucun relâchement n'a été permis d'autant plus que les plages de Aïn El Turck, les Dunes, Bomo Plage, Paradis Plage, Bousfer et celles des Andalouses ont été submergées par un monde fou ayant fui les fortes chaleurs et les grands brouhahas des centres urbains. Les noyades et les sauvetages ont constitué les seuls casse- têtes chinois des hommes en tee-shirt rouge, épiant de près tous les mouvements des baigneurs, bafouant le plus souvent, les règles de la baignade. Ces surveillants n'ont pas été sans critiquer les comportements de certains baigneurs irréductibles, aventuriers et frimeurs. «Ce sont ces gens-là qui créent la panique en s'aventurant au-delà des limites imposées par les maitres-nageurs», déplore-t-on, ajoutant que «hormis ces petits dépassements, la situation a été tout de même maitrisée en rappelant à l'ordre ceux qui se montrent moralisateurs et quelque peu décriés par une jeunesse déchainée». Sur un autre plan, le grand engouement de l'année, tant attendu, est enfin arrivé. La canicule en est la principale raison. Plusieurs centaines de milliers de personnes ont déserté leurs habitations pour se livrer aux plaisirs de la mer. Les sables fins des plages d'Oran ont été encombrés. Toutes les routes menant des localités d'Oran à la corniche ont connu plusieurs embouteillages. Quoique les bilans du week-end soient loin d'être réels, les responsables de la sécurité et de la prévention routière de la wilaya ont avancé un chiffre estimé à plus de 100.000 véhicules ayant pris la destination des villes de la côte Ouest d'Oran. Là encore, l'alerte maximale a été donnée dès les premières heures de jeudi. Les éléments de la compagnie de la gendarmerie de Aïn El Turck, brigades mobiles et motorisées, ont peiné pour convaincre les chauffeurs, pas au fait de la situation et des risques des grands embouteillages. Le plan Delphine étant à son paroxysme, la présence des hommes en tenue verte était perceptible un peu partout. Les gendarmes ont dû dévier la circulation routière en ordonnant aux usagers d'emprunter la voie de la corniche supérieure étant donné que celle de la corniche inferieure était saturée sur plusieurs tronçons. Pour leur part, les éléments de la sûreté de daïra de Aïn El Turck se sont démenés tant bien que mal pour dégager la ville envahie par un tas de ferraille roulant, bloquant celle-ci tôt le matin de vendredi. Par ailleurs, un autre point noir, qui ne cesse de ternir notamment l'image de la saison estivale et la gestion des plages de la wilaya d'Oran, est à relever. Il s'agit, du squat des parkings, au su et au vu de tout le monde. Contrairement à ce qui a été annoncé par les pouvoirs publics locaux, les parkings sont devenus payants. Les indus exploitants, matraques et gourdins à la main, sommaient les estivants à payer des sommes allant jusqu'à 100 DA contre un gardiennage sans aucune garantie de sécurité.