Favorisant la démarche consensuelle, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, Cherif Rahmani, a invité, avant-hier, les cinq organisations patronales signataires du pacte économique et social (CNPA, CAP, CIPA et AGEA - absence de la SEVE), le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et le président du club des investissements qui représente également la diaspora algérienne à l'étranger. Lors de cette réunion, première du genre, « le ministre a présenté les grandes lignes du nouveau plan d'action de renouveau industriel à ses partenaires sociaux, les invitant à l'enrichir », a indiqué le président de la confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Naït Abdelaziz. Le ministre leur a fait savoir que le document doit être prêt pour être soumis incessamment au gouvernement. D'où la décision d'une deuxième réunion du patronat, prévue ce samedi à Alger, et destinée à harmoniser ses propositions. « C'est une excellente chose dans la mesure où c'est la première fois qu'un ministre associe le patronat dans l'élaboration d'un programme de renouveau industriel », a indiqué M. Naït Abdelaziz. Ainsi, durant plus de quatre heures, les partenaires ont fait le constat du secteur. Et le bilan est loin d'être reluisant. « Le secteur est sinistré et les politiques de réformes ont été un échec. Une stratégie industrielle a été mise en place, en 2006, mais celle-ci n'a jamais été appliquée puisqu'elle est restée dans les tiroirs », a rappelé M. Naït Abdelaziz, précisant que ce constat a été établi par l'ensemble des partenaires sociaux et le représentant du gouvernement. Vers la création de groupes industriels public-privé La nouvelle feuille de route de M. Rahmani repose sur une approche sectorielle pour développer l'industrie, particulièrement, les PME. La relance industrielle ne dépend pas seulement d'un secteur, mais de l'implication de tous, a-t-on relevé. La solution ? Le renforcement du cadre de partenariat public-privé d'où la proposition du ministre de créer des groupes industriels public-privé. Ainsi, M. Rahmani, prévoit de réviser le code de l'investissement de telle manière « à le rendre plus clair et moins confus ». Dans ce cadre, il est prévu de remodeler le statut de l'Agence nationale de développement des investissements (ANDI). « Le statut de l'ANDI a fait l'objet de deux révisions, mais il manque toujours de clarté, notamment en ce concerne le guichet unique », signale le président de la CNPA. Il est recommandé d'élargir les prérogatives de l'Agence dans la perspective d'en faire un élément fort de l'acte d'investissement intervenant en amont et en aval. « Si, aujourd'hui, son rôle est limité à délivrer des avantages liés à l'investissement, il devra être élargi au foncier et à l'accompagnement de l'investisseur national ou étranger du début à la fin de ses démarches », explique M. Naït Abdelaziz. S'agissant du foncier industriel, M. Rahmani a décidé de remettre le dossier sur la table pour récupérer les surfaces sur lesquelles sont installées les entreprises publiques dissoutes en intégrant ces dernières dans le portefeuille du foncier industriel. Sur les 20.000 PME, seulement 1.400 ont été mises à niveau Le premier responsable du secteur de l'industrie ne semble pas satisfait du programme de mise à niveau des entreprises. Lancé pour la période 2010-2014, il devrait toucher 20.000 PME. Mais à une année de son achèvement, seules 1.400 PME ont été mises à niveau. Aussi a-t-il été décidé de revoir cette politique en ciblant des filières importantes pour mieux les revaloriser et les booster. La CNPA a proposé d'inclure, également, les fonderies qui emploient 10 personnes. Actuellement, pour bénéficier des avantages de ce programme, la PME doit employer pas moins de 20 personnes. Le patronat a déploré, une nouvelles fois, son absence dans le conseil national de mise à niveau. Un problème a été posé lors de la 11e tripartite. Le patronat demande La baisse de l'IBS à 9% Le climat des affaires, le financement de l'investissement et l'aspect fiscal ont été également débattu lors de cette réunion. Le patronat a, à nouveau, attiré l'attention du ministre sur la frilosité des banques quant à l'octroi de crédits à l'investissement, comme il a demandé de revoir à la baisse l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) - actuellement fixé à 19% - proposant une fourchette entre 9 et 10 %. « Nous avons demandé de réduire proportionnellement l'impôt sur les bénéfices réinvestis », a expliqué le président de la CNPA qui a fait savoir que le patronat a été, également, interpellé pour faire des propositions destinées à mettre un terme à l'informel.