Abderrahmane Belayat, coordinateur du FLN, estime que la question de l'adoption de la Constitution par le peuple ou le Parlement n'est pas un choix revenant aux partis ou aux constitutionnalistes. Il estime que l'option doit avoir l'approbation de l'initiateur de cette révision, le président de la République. « C'est lui qui doit trancher cette question en se basant sur le projet préparé par les constitutionnalistes », estime-t-il, tout en notant que le Président peut aussi consulter et écouter les partis politiques sur la question du référendum. Le président du conseil consultatif du MSP, Abderrahmane Saïdi (MSP), estime, quant à lui, que la Constitution doit faire l'objet d'un débat avec la participation de tous les acteurs politiques et sociaux. « Il est vrai que les choix référendaire ou parlementaire sont tous deux démocratiques, mais notre parti préfère la première option », déclare M. Saïdi en signalant que l'adoption de la Constitution par référendum populaire est une manière d'élargir le consensus. « Mais la question qui nous intrigue c'est de savoir que devient le mémorandum sur la Constitution élaboré par les partis politiques et présenté à Abdelkader Bensalah et à Abdelmalek Sellal ? », s'interroge-t-il. Même avis du président du FNA, Moussa Touati, qui estime qu'il faille rendre la parole au peuple pour décider de la Constitution qu'il faut. « Après cinq Constitutions, je pense qu'il est temps de rendre la parole au peuple et le laisser décider de son avenir politique », précise-t-il. « Il est inadmissible de continuer à décider à la place du peuple. Après 50 ans d'Indépendance, le peuple est devenu mûr politiquement et peut faire un choix sur la Constitution qu'il considère en adéquation avec ses aspirations politiques. Si on veut vraiment se réconcilier avec les Algériens, il faut compter politiquement avec eux », estime M. Touati. Au PT, on estime qu'il faut d'abord ouvrir le débat en invitant toutes les couches sociales pour sortir avec un consensus national qui traduirait la volonté du peuple sur le choix de la future Constitution. Et c'est à partir de là qu'il faut présenter le résultat de cette consultation à une commission nationale avant de passer à l'adoption. « Notre vision est claire sur cette question de Constitution. Ce projet de règlement ne peut être présenté à l'approbation de l'actuel Parlement qui est infesté par des hommes d'affaires. C'est pour cette raison que notre parti est favorable à un débat populaire avant de trancher le projet de la future Constitution », estime le numéro 2 du parti, Djelloul Djoudi. « Nous voulons une Constitution qui réponde aux aspirations du peuple », estime Sofiane Djilali, président du parti Jil Djadid, qui expose la vision de son parti sur l'avant-projet de cette Constitution. A ce sujet, il estime qu'il est raisonnable d'éviter l'élaboration d'une Constitution avec l'actuel gouvernement. Pour lui, il faut attendre l'élection du nouveau Président pour pouvoir lancer le projet d'une Constitution en toute transparence. « A quelques mois de l'élection présidentielle, je pense qu'il est inconcevable d'élaborer un projet de Constitution », fait remarquer le président de Jil Djadid. Au Parti de la liberté et de la justice (PLJ), le chargé de communication et membre du bureau national, Mustapha Hemissi précise que « nous prônons une Constitution de consensus politique basée sur un dialogue entre toute les forces politiques ». Pour le parti de Mohamed Saïd, « on ne peut pas refaire une Constitution tous les dix ans ». Sentence : « Pour arriver à une Constitution de stabilité, il faut ouvrir le dialogue en invitant la classe politique pour un meilleur projet de Constitution », souligne M. Hemissi.