Sur la question de savoir quels sont les éléments qu'il ne faut pas toucher lors de cet amendement, il semble, à première vue, que les partis politique convergent sur la nécessité de préserver les fondamentaux mentionnés dans l'actuelle Constitution. Au FLN, ont continue de soutenir qu'hormis les constantes nationales et les valeurs et principes fondateurs de la société algérienne, le débat reste ouvert pour toutes les autres questions. Avec cette précision : « Il est nécessaire de préserver le caractère républicain du pays », précise Kassa Aïssi, membre du bureau politique. Même son de cloche chez le Mouvement populaire algérien (MPA). Amara Benyounès, son secrétaire général, qui s'est exprimé dernièrement lors du forum du quotidien Liberté, a soutenu qu'il est important de préserver le caractère républicain et démocratique de l'Etat outre la consécration des libertés individuelles et collectives. Toujours dans cette vison des choses, Sofiane Djilali, président du parti Jil Jadid, a estimé que les fondamentaux de la Constitution sont intouchables. Il cite, entre autres, l'identité nationale et le caractère républicain de l'Etat. Hormis ces points, Sofiane Djilali n'est pas contre l'amendement de tout ce qui est relatif au mode de fonctionnement des institutions de l'Etat. Pour sa part, le chargé de communication du Parti pour la liberté et la justice (PLJ), Mustapha Hemissi, abonde dans le même sens soutenant qu'aucune limite ne doit été posée au projet de révision constitutionnelle, hormis celles relatives aux valeurs et principes fondateurs de la société algérienne à l'image de l'identité et l'unité nationale. Pour lui, tout ce qui a trait aux institutions, au régime politique, peut être révisé et amendé. C'est ainsi qu'il a mis l'accent sur la nécessité d'œuvrer pour l'approfondissement des libertés et l'indépendance de la justice. De son côté, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) trace une ligne rouge à ne pas dépasser : l'article 178. Celui-ci stipule que « toute révision constitutionnelle ne peut porter atteinte au caractère républicain de l'Etat, à l'ordre démocratique, basé sur le multipartisme, à l'Islam en tant que religion de l'Etat, à l'arabe, comme langue nationale et officielle, aux libertés fondamentales, aux droits de l'homme et du citoyen, à l'intégrité et à l'unité du territoire national, à l'emblème national et à l'hymne national en tant que symboles de la Révolution et de la République ». Farouk Tifour, chargé de communication du MSP, soutient qu'hormis ces questions fondamentales, la révision constitutionnelle est ouvertes et sans garde-fous : mandat présidentielle, gestion des institutions, régime politique, entre autres. Il a noté, toutefois, qu'il aurait été judicieux de procéder à la révision constitutionnelle après les élections présidentielles de 2014. L'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS) n'est pas en reste. Son SG, Noureddine Bahbouh, a estimé que les fondamentaux de la nation doivent rester en dehors de tout débat. Sinon, le reste des questions, à savoir le fonctionnement des institutions de l'Etat, le système politique à suivre, la question de l'équilibre des pouvoirs, pourrait être discuté et débattu à travers un débat « sincère et responsable ». Or, actuellement, « la démarche n'est pas tout à fait claire et le projet est orphelin d'un large débat », estime-t-il. Le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam, considère qu'il faut un véritable changement exigé par la conjoncture actuelle marquée par l'ébullition du front social et l'émergence des affaires de corruption, sans omettre la situation qui prévaut au niveau des frontières.