Consulter les documents d'archives provenant de différentes sources permet de mieux cerner le potentiel historique, a souligné le président de l'association de wilaya « Bel-Horizon » pour la protection et la valorisation du patrimoine, M. Kouider Metaïr lors de cette rencontre tenue à l'Institut Cervantès d'Oran. M. Metaïr a à son actif plusieurs ouvrages thématiques, dont le plus récent, publié en avril courant, s'intitule « Oran, une ville de fortifications ». A la lumière de ses investigations documentaires qui lui ont permis d'élaborer ce nouveau livre, il a estimé avantageux de croiser les archives espagnoles et françaises « pour restituer les contextes d'édification des monuments », a-t-il relevé lors de sa conférence. L'auteur a précisé que dans le cas de la capitale de l'ouest algérien, où la période d'occupation espagnole s'est étalée sur près de trois siècles (1509-1792), il lui a été « très utile d'examiner tant les archives espagnoles que françaises. » Il a expliqué, dans ce contexte, que les fortifications espagnoles ont subi de nombreux rajouts durant l'époque coloniale française (1830-1962) où bon nombre d'édifices historiques furent transformés en campements militaires. « Le fort de Santa Cruz, qui surplombe le mont Murdjadjo, à 400 mètres au-dessus de la ville d'Oran, est le témoin le plus visible de la période d'occupation espagnole, dont les murs n'ont pas été épargnés par les militaires de la France coloniale ». M. Metaïr a observé que cet édifice « n'est que la partie visible de l'iceberg » étant donné, a-t-il expliqué, que « la ville d'Oran disposait, à la fin du XIXe siècle, d'un système de fortifications accompli, formé de pas moins d'une trentaine d'ouvrages fortifiés, entre châteaux-forts, forts, fortins, batteries, tours de gardes et portes ». Parmi les sites les plus imposants, il a notamment cité ceux de Mers El Kébir, Rosalcazar, Santa Cruz et le Castillo Viejo, ainsi que les portes fortifiées de Canastel, Tlemcen et Santon, « le tout relié par d'impressionnantes galeries souterraines ». A travers son nouvel ouvrage, M. Metaïr se propose de donner de la visibilité à ce patrimoine dans un but de sauvegarde et de réhabilitation du patrimoine oranais. Il a également fait savoir que ce livre a été élaboré dans le cadre d'un projet de formation de guides du patrimoine et de la ville, porté par son association en 2012 au titre du Programme concerté pluri-acteurs (PCPA), initiative algéro-française de soutien aux projets associatifs. Une randonnée, prévue le 1er mai prochain à travers le site du Vieil Oran, figure parmi les activités proposées au large public par l'association « Bel-Horizon » dans le cadre de la célébration du mois universel du patrimoine (18 avril-18 mai). Les responsables de l'Institut Cervantès ont affiché, de leur côté, leur adhésion à toutes les initiatives visant à mieux faire connaître l'histoire du patrimoine, rappelant dans ce sens la création, au sein de cet établissement, d'un rayon de livres et de cartographies d'archives dédiés au passé en partage entre les deux pays.