Un attentat terroriste a visé, hier, à Damas, le convoi du Premier ministre syrien, Waël Al Halaqi, qui s'en est sorti indemne. Six personnes ont trouvé la mort et quinze autres ont été blessées. Le premier du genre contre un dirigeant depuis l'assassinat de quatre hauts responsables du régime en juillet 2012. L'attentat terroriste a visé son convoi dans le quartier ultra sécurisé de Mazzé, situé dans le centre-ouest de la capitale syrienne (qui abrite des ambassades, des bâtiments gouvernementaux et des sièges des services de renseignement). Aucune partie engagée dans le conflit n'a, jusqu'ici, revendiqué l'attaque qui témoigne, selon le Premier ministre, de la « faillite et la déception des groupes terroristes et des forces qui les soutiennent devant les victoires réalisées par l'armée arabe syrienne ». Cet attentat intervient au moment où de violents combats opposant soldats et rebelles faisaient rage près de l'aéroport international de Damas. Signe d'une exacerbation grandissante de la « guerre ». Ce regain de violence n'a pas laissé insensibles les soutiens de la Syrie, accusé par les pays occidentaux d'utiliser les armes chimiques contre les rebelles armés. La Russie a mis en garde, par la voix de son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, contre l'utilisation de cet argument comme prétexte pour intervenir militairement dans le pays. M. Lavrov a réagi en écho à l'appel lancé par le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, aux autorités syriennes afin d'autoriser une équipe de l'ONU à enquêter sur le sujet. « Cette demande du secrétaire général en référence à un événement, depuis oublié, nous rappelle des tentatives visant à répéter en Syrie une pratique analogue à celle de l'Irak, lorsque des recherches d'armes de destruction massive avaient été entreprises », a déclaré le ministre russe dont le pays s'était, rappelle-t-on, opposé à l'intervention américaine en Irak. Craignant également le scénario irakien, l'autre allié de la Syrie, l'Iran, a mis en garde contre la chute du régime de Bachar al Assad. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a averti, dimanche, qu'une éventuelle victoire des rebelles syriens pourrait entraîner une « longue » vague d'insécurité « menaçant la stabilité de toute la région », lors d'une rencontre avec Essam el Haddad, conseiller spécial pour les Affaires étrangères du président égyptien Mohamed Morsi, en visite à Téhéran. Le ministre des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a fait savoir que la République islamique est prête à accueillir la prochaine réunion du quartette sur la crise syrienne, dont elle fait partie aux côtés de l'Egypte, la Turquie et l'Arabie Saoudite.