Une affiche de choix qui nous a fait découvrir deux vedettes mondialement reconnues pour leur talent : le trompettiste Randy Brecker et le guitariste Al Di Meola. A la recherche de la meilleure des façons de fêter la journée internationale du Jazz, les organisateurs ont placé la barre haute. La première partie de la soirée a été animée par l'un des plus grands trompettistes de son époque, l'Américain Randy Brecker qui nous a proposé un répertoire nourri de jazz et de pulsions funk. Un concert plaisant qui tend davantage vers le be-bop, style de prédilection de Brecker. Un démarrage en finesse avec le célèbre morceau Cantaloupe Island d'Herbie Hancock, le trompettiste entouré de son trio du jour dont le fabuleux Reggie Washington à la basse, le claviériste Benjamin Mousset et un batteur enchaîna ensuite ses compositions There's a mingus a monk us, un double hommage au contrebassiste Charles Mingus et au pianiste Thelonious Monk ; Shang-high ; Body and Soul, et le titre très original O Corko mio composé par sa femme. Randy brecker a fait fureur et nous a offert une belle promenade à New York, laissant exprimer la fluidité de son jeu, ses sonorités chaleureuses et une grande énergie. Il termine son concert en beauté sur un air funky avec Some skunk funk. A 68 ans, ce trompettiste de sang pur étonne toujours, après des années passées aux côtés de son frère Michael Brecker –— décédé en 2007 — dans leur Brecker Brothers, il a travaillé avec de grands noms du jazz et du blues tels que Lou Reed, Bruce Springsteen, Frank Zappa, ou encore Jaco Pastorius. Randy Brecker s'est dit très heureux de participer à Dimajazz et de visiter la ville des Ponts. Très attendue, la performance d'un des plus grands guitaristes du monde a été un grand moment du festival. Al Di Meola a débuté sous une standing ovation du public, dès son arrivée sur scène. Emu, sa réaction est immédiate : il annonce à son public qu'il composera un jour, une chanson qui sera dédiée à Constantine. Al Di Meola, né au New Jersey et issu d'une famille italienne, a, près de deux heures durant, donné une prestation dont on se souviendra longtemps. Il a été accompagné de Peo Alfonsi à la guitare, de l'excellent accordéoniste Fausto Beccalossi et de Peter Kaszas à la Batterie et au cajón. Al Di Meola respire la Méditerranée et nous fait découvrir, à travers sa musique, Florance, Venise ou Séville. En plus des moments paisibles et rêveurs surfant sur le flamenco, son jeu de guitare devient sec et nerveux, une fusion d'une grande technique de jazz, de musique latine et de musique classique qui a fait merveille. Il était surprenant ! L'excitation du public était telle que lorsqu'il s'est trouvé seul sur scène, pour interpréter quatre morceaux, il régnait un silence absolu dans la salle. Pour cette soirée, Di Meola choisit des morceaux issus essentiellement de ses albums The grande passion et Pursuit of Radical Rhapsody, en ajoutant une chanson des Beatles And I love here, tiré de son dernier opus dédié au groupe anglais « Beatles tribute ». Une grande émotion pour le public mais aussi pour le guitariste qui a déclaré en conférence de presse qu'il est « impressionné par ce public algérien qui est connaisseur de sa musique. » A l'occasion de la Journée internationale du jazz, Al Di Meola estime que c'est un jour de « liberté et de la musique qui vient du cœur » lui qui a fait ses premiers pas au début des années 1970 et qui vient se produire en Algérie pour la première fois, n'hésite pas à déclarer qu'après ses passages en Afrique du Nord : « Le public y est plus réceptif qu'ailleurs ! » Une soirée de qualité, une fréquentation nombreuse, le Dimajazz a réussi le pari de fêter avec succès la journée internationale du jazz décrétée par l‘Unesco.