Ali Laskri, le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) a appelé les travailleurs à la mobilisation pour améliorer l'exercice syndical et contribuer à la construction d'une société civile capable de porter un changement pacifique et démocratique dans le pays. « La mobilisation syndicale et sectorielle récurrente incite à l'optimisme et témoigne de la vitalité de notre société, mais il s'agit de réunir les conditions d'un saut qualitatif dans l'action syndicale en général pour que ces forces sociales contribuent à part entière à la construction de la société civile de demain et pour un changement pacifique et démocratique dans le pays », a-t-il indiqué, lors de son allocution prononcée hier au forum des libertés syndicales, organisé au siège de son parti à Alger. Pour cela, il estime nécessaire de « savoir converger les efforts et orienter nos actions en faveur de la démocratie, des droits de l'homme et de la remobilisation citoyenne, civique et pacifique ». Pour lui, « ce rôle doit être joué par les partis politiques, les syndicats autonomes, les associations et de la société civile autonome ». Ali Laskri alerte contre la manipulation estimant que la lutte pacifique est la seule voie qui peut imposer le changement en Algérie. « Ce qui se passe autour de nous, nous exhorte à être lucides et vigilants. Nous ne devons pas céder aux manipulations et aux tentations extrémistes, mais nous ne devons pas aussi nous laisser dévier de l'essentiel qui est la lutte pacifique pour un changement démocratique en Algérie », a-t-il précisé. Pour lui, « la merveilleuse démonstration des chômeurs du sud et les rudes batailles emportées par les syndicats autonomes nous laissent prétendre à un avenir meilleur pour la population et pour le pays ». Mais le leader du FFS a également noté le recul des libertés. « Aucune avancée n'est à souligner », a-t-il fait observer. « L'Algérie a ratifié les différentes chartes internationales sur le respect des libertés syndicales, que ces libertés sont consacrées par la Constitution, mais la réalité du terrain montre le contraire », a-t-il ajouté. Nouar Larbi, SG du Cnapest (lycées techniques) a estimé que « le problème des libertés syndicales ne réside pas dans les textes de loi puisque l'exercice de ce droit sur le terrain est entravé par de nombreuses pratiques bureaucratiques ».Pour lui, « la réussite de l'exercice syndical est tributaire de la mobilisation et de l'éveil des travailleurs ». Pour Tahar Belabès, coordinateur du comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC), il est impératif de « constituer un front social regroupant les étudiants, les travailleurs et les chômeurs pour défendre les droits et les acquis et surtout changer le régime en place et non pas le faire chuter ». Il a appelé à « l'obtention d'un agrément pour sa coordination ». Sadek Dziri, de l'UNPEF, a appelé « l'UGTA à se mobiliser avec les syndicats autonomes pour défendre les droits des travailleurs et à l'élargissement de la tripartite aux syndicats représentatifs ». Il a informé l'assistance de la création prochaine de « la confédération des syndicats autonomes, qui regroupera les syndicats autonomes de plusieurs secteurs ». De son côté, Hassen Makhloufi, du syndicat des paramédicaux, est revenu sur le rôle des syndicats autonomes dans « l'amélioration des conditions d'exercice des professionnels de la santé et surtout le niveau de formation ».