Après les menaces, l'« apaisement ». Le président américain, Barack Obama, qui a, récemment, menacé Damas d'une intervention militaire, mettant en avant des « informations » sur l'utilisation d'armes chimiques dans ses combats contre les rebelles armés, calme le jeu, mais garde, néanmoins, le cap. « On ne sait pas comment ces armes ont été utilisées, quand elles ont été utilisées, ni qui les a utilisées », a-t-il déclaré mardi, en mettant en garde contre un jugement « hâtif », en « l'absence de faits précis et concrets ». N'empêche que les Etats-Unis « reverront » leur position « s'il est avéré que le gouvernement a utilisé ces armes ». Le « recul » du président US s'inscrit dans le sillage d'une prochaine rencontre avec le président russe, Vladimir Poutine, qui plaide pour une solution politique au conflit. La veille, M. Obama avait a fait part à son homologue russe de son « inquiétude », tandis que ce dernier avertissait contre l'utilisation de ce dossier comme un « alibi » pour le recours à la force. Un « alibi » qui a été dénoncé auparavant par le gouvernement syrien dont l'ambassadeur auprès de l'ONU, Bachar Jaafari, a accusé, le même jour, l'opposition d'avoir utilisé un « produit chimique » contre la population près d'Idleb (nord). Selon lui, les victimes de cet « acte haineux et irresponsable » ont été transportées et traitées en Turquie « selon un scénario préétabli visant à incriminer l'armée syrienne ». Cette stratégie, dénonce M. Jaafari, vise à « impliquer le gouvernement syrien sur une base fausse » et, surtout, à « détourner l'attention » des accusations portées par Damas contre l'opposition à propos de l'utilisation de ces armes le 19 mars près d'Alep. Sur la base de ces « preuves tangibles », Damas a demandé une enquête de l'ONU, mais refuse que l'équipe d'experts mise en place par l'ONU se penche aussi sur des accusations similaires portées contre l'armée syrienne par Londres et Paris concernant des incidents à Homs (centre) et dans les environs d'Alep et de Damas. Selon le diplomate syrien, l'organisation mondiale n'a pas communiqué aux autorités des informations « détaillées » et « crédibles » sur les accusations franco-britanniques. Pour autant, il ne veut pas verrouiller totalement le jeu. Il a envoyé, lundi, une nouvelle lettre à l'ONU « réitérant sa position selon laquelle l'enquête doit se limiter à Khan al-Assal ».