Faut-il créer le poste de vice-président de la République à la faveur de la prochaine révision de la Constitution ? L'idée ne semble pas emballer la classe politique, du moins les partis interrogés, à l'exception du FLN qui ne trouve aucun « empêchement » à la mise en place du poste de vice-président. Abderrahmane Belayat, coordinateur du Bureau politique du parti, estime que la création de ce poste ne change rien à la logique de l'ordre constitutionnel en vigueur. Selon lui, le vice-président, qui sera nommé par le président de la République, ne doit en aucun cas constituer un simple « garde-siège ». Pour les autres formations, c'est le niet catégorique. C'est le cas du nouveau vice-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Naâmane Laouar qui soutient que le « poste » n'est pas une « nécessité absolue ». Pour lui, il ne répond à aucune « logique possible ». Il s'interroge d'ailleurs, sur le rôle du vice-président et de ses missions. Et d'ajouter que dans le cas où le président de la République se trouve dans l'incapacité de gérer les affaires de l'Etat, les textes actuels et les modalités de désignation d'un nouveau président sont clairs et franchement définis dans la Constitution actuelle. « Ces modalités sont largement suffisantes pour remédier à la situation », précise-t-il. En fait, le MSP qui défend l'instauration d'un régime parlementaire ne voit pas l'opportunité d'appeler à la création d'un poste de vice-président. Le président de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), Noureddine Bahbouh, abonde dans le même sens. Il soutient que le poste de vice-président « n'est d'aucune utilité ». La démarche ne repose sur « aucune logique », lance-t-il. Et lorsque le président de la République se trouve dans l'impossibilité d'assurer ses fonctions, Noureddine Bahbouh annonce que les procédures à suivre sont nettement contenues dans la Constitution actuelle pour désigner l'intérim, allusion faite à l'article 88 de la Constitution. Mêmes propos chez Sofiane Djilali, président du parti Jil Jadid. Selon lui : « Le poste de vice-président n'ajoutera rien de nouveau et n'injectera pas de sang neuf dans le fonctionnement des institutions ». Au RCD, l'on n'en pense pas moins. Mohcine Belabès, son président, souligne que le vice-président « n'aura aucun sens ». « Ça ne marchera jamais », souligne-t-il. Le président du Front national algérien, Moussa Touati, a une autre position. Pour lui, le projet de révision de la Constitution est un « faux débat » Il faut, selon lui, en finir, d'abord d'avec le système politique en place. Idem pour Djamel Benabdeslam, président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN). Il affirme que la Constitution n'est pas une « priorité » de l'heure. « Le vrai débat, c'est de discuter de la manière avec laquelle on doit amorcer le changement », soutient-il.