Warda n'est pas morte. Elle est toujours vivante. L'artiste est revenue, hier, au Forum d'El Moudjahid, une année après sa mort ! L'assistance a eu le plaisir de découvrir le dernier clip de la diva, une œuvre du jeune réalisateur Mounes Khammar. Warda, qui a toujours chanté l'amour, la patrie et la tolérance, a été « majestueuse ». Avant de nous quitter, elle nous a laissé sa dernière œuvre sous la forme d'une chanson, « Eyyam ». La chanson a été enrobée dans un clip. Le produit, exposé en présence du réalisateur Mounes Khammar, et le fils de la défunte, Reyad Kesri, a subjugué l'assistance. En sept minutes et demie, le réalisateur a réussi à saisir l'émotion par la voix exceptionnelle de Warda, les vers de Mounir Bou Assaf et les mélodies de Bilal Zain. Les comédiens de pointure tels que Ahmed Benaïssa, Aïda Guechoud, Hassan Kachach, ou encore Malika Belbey, ont ajouté à la voix sublime, des images éblouissantes. L'objectif de l'œuvre, selon le fils de la diva, est la transmission d'une émotion vraie. « Les messages de Warda parlent toujours de paix et de pardon », a-t-il souligné. Le clip, tourné en Algérie, se décline tel un poème, avec des images qui défilent comme dans un rêve. Plus de 1.200 dessins de la chanteuse ont été utilisés dans ce clip, dont la réalisation a duré plus de huit mois. En regardant storyboard, Wadda a dit à son fils : « Je veux être comme cela dans le film ». Et c'est ainsi qu'est venue l'idée de la rotoscopie. Le réalisateur a évoqué la genèse du projet. « Le clip devait être réalisé entre le 1er et le 13 mai 2012. A la demande de Warda, nous avions décalé le tournage de ses séquences au 1er juin. La disparition de la diva a modifié les plans de l'équipe. Le travail n'avait repris que quelques temps plus tard », dira le réalisateur. Et d'ajouter : « Les parties de Warda ont été réalisées avec la technique de la rotoscopie. Ainsi, Warda (sur le dessin) a été choisie pour jouer la doublure de Warda ». « Eyyam » est-il un hommage à la diva ? « Non, c'est dernier travail, une œuvre posthume », dira-t-il. Interrogé sur un éventuel feuilleton et publication des mémoires de Warda, Reyad Kesri indique qu'« en ce moment, il n'existe aucun projet dans ce sens ». Il précise, toutefois, que des propositions existent, s'étonnant de l'attitude de ces personnes qui prétendent détenir des secrets, mais absentes du vivant de l'artiste ». Pour ce qui est de l'écriture des mémoires de la star, il s'est contenté de dire être à la recherche d'une belle plume pour écrire la biographie de Warda ». On annonce, par ailleurs, qu'un hommage lui sera rendu au pavillon de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) à Cannes, en France, le 17 du mois courant. Le clip sera projeté en présence du réalisateur et des membres de l'équipe. « Mourir ainsi, c'est vivre ! »