Mémoire, souvenir, souvenir, hommage, recueillement et fierté, sans langue de bois, des Algériens et de ses étudiants, martyrs ou encore en vie qui ont sacrifié leurs études pour l'idéal révolutionnaire, celui du diplôme, le plus haut, d'une Algérie indépendante. C'est dans ce village de la « kheïma », du burnous, du cheval et à vocation pastorale que l'événement de la création de I'UGEMA combattante a été célébré, l'an dernier, par les habitants de Messaâd. Les descendants de Sidi Naïl n'oublient rien. Le pire et le meilleur. Dans la tradition et la pureté. Sans détours. Les 121 chahid de la région ont été salués par Kassaman dans la matinée avant que la délégation s'arrête à la Kalâ scruter cette cuvette montagneuse d'El Gahra, l'inaccessible, lieu de la wilaya VI historique faisant face à cette colline exhibant ses cinq doigts « Djebel el Assabii ». Messaâd vit son extension même si ces jeunes n'ont pas vaincu la monotonie. Construite au 2e siècle par le Romain Castelium Demidi, Messaâd continue à respirer et à exister, entre le dogme des zaouias et les exigences et autres mutations socio-économiques et sociales, l'harmonie entre le burnous et le costume. L'accueil à la zaouia Tahiria est à la mesure de son histoire et de sa sagesse. De son retentissement à travers l'Algérie par son action révolutionnaire menée par ses talabas et étudiants. Pour preuve, la zaouia Tahiria a été instituée en 1832 pour s'opposer à la colonisation française d'où la bataille de zaouia conduite par cheïkh Mokhtar, un siècle avant que ses descendants matent l'ennemi durant la révolution lors de la célèbre bataille des « 48 heures au djebel Boukehil » surplombant l'autre djebel, le Thamer où les colonels Amirouche et Si El Haoues tombèrent les armes à la main un certain 29 mars 1959. Le soleil, après une matinée pluvieuse et bien fraîche, replonge Messaâd dans « sa » chaleur. Tous les invités se retrouvèrent au centre national de la formation professionnelle (spécialité cuir) considéré comme le plus important d'Afrique. L'amphithéâtre est plein à craquer. L'envie d'ouvrir le débat sur le 19 mai 56 et le rôle des étudiants dans la révolution algérienne jaillit des question pointues de l'assistance. Bien préparés pour le sujet, les intervenants et animateurs, dont Horizons, ont éclairé nombre de lanternes et remis sur les rails tant de doutes et spéculations entourant cette date. Une conférence-hommage et enseignement très appréciée dans la région. « Messaâd a toujours rempli son rôle, répondu au devoir », affirme un ex-étudiant du village qui s'était enrôlé dans les rangs de I'ALN en 1956. La présence de deux ex-entraîneurs de l'équipe nationale de football, Hamid Zouba et Abderrahmane Mehdaoui, a provoqué un autre ordre du jour sur le terrain du sport, le professionnalisme en particulier. Un thème, questions-réponses, animé par quelques journalistes et bien sûr les deux techniciens qui auront assez convaincu l'assistance sur les hauts et les bas de la professionnalisation du football algérien.