Les Algériens ont pris connaissance de la sismicité de notre sol suite aux tremblements de terre ayant touché plusieurs régions du pays. Les informations communiquées et l'intervention de spécialistes sur les supports médiatiques ont aidé à mieux comprendre ce phénomène. M. Abdelkrim Yelles, DG du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), explique, dans cet entretien, la sismicité de l'Algérie et comment s'y apprêter. L'Algérie enregistre des secousses tout au long de l'année. Parlez-nous de cette activité et pourquoi doit-on l'accepter ? Le séisme est un phénomène naturel qu'il soit accéléré ou pas. Une réalité qui, au travers des recherches, démontre que l'activité sismique a existé depuis l'ère géologique et du fait du rapprochement de l'Europe et de l'Afrique. L'activité sismique se manifeste tout au long de l'année, cela fait partie de l'activité de la Terre. Le nord de l'Algérie est sismique, il y a une activité au quotidien. Les séismes inférieurs à 7 degrés sont fréquents, cela est lié à la vie de la planète. Cette activité sismique continue libère de la chaleur. Face à ce phénomène naturel, il faut faire attention. L'homme doit prendre toutes les dispositions pour qu'il ne soit pas un évènement catastrophique, et parmi les dispositions à prendre, la construction selon les normes que nous préconisons. Alger est menacée en cas de séisme. Il y a risque d'avoir des conséquences gravissimes devant la centralisation de l'ensemble des moyens d'intervention. Que pensez-vous de cette situation ? On n'a de cesse de prévenir et d'aviser sur la nécessité d'une politique de prévention qui s'est soldée par la promulgation de la loi 04/20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. Cette même préoccupation est également prise en compte dans le schéma national d'aménagement du territoire (Snat) étalé jusqu'en 2020 et le redéploiement de l'activité économique et commerciale vers les Hauts-Plateaux ainsi que la création de nouvelles villes. Ces actions viendront desserrer l'étau sur les grandes villes et permettront aux populations d'occuper d'autres régions, notamment sahariennes. Une ville doit être spacieuse et doit disposer d'un espace vital conséquent pour atténuer les risques. Et le risque de tsunami ? Du fait de l'existence d'une sismicité marine dans la région ouest de la Méditerranée, il existe effectivement un risque de tsunami en Algérie, mais qui apparaît modéré en comparaison avec d'autres régions, telles que l'Indonésie ou le Japon. Nous avons vécu un tsunami lors du séisme de Boumerdès en 2003.