Analyse n Les diverses secousses telluriques, survenues ces derniers temps, dans certaines régions de l'Algérie, notamment dans la partie Nord, relèvent de l'activité sismique «continue» qui caractérise cette région du pays, ont affirmé hier des spécialistes. Le phénomène des secousses «à faibles magnitudes» répétées sur l'ensemble de la région nord du pays, depuis plusieurs mois, représente «une sismicité modérée», du moment que la magnitude de ces tremblements de terre «ne dépasse pas les 5 degrés sur l'échelle ouverte de Richter», a expliqué à l'APS, le chef du département études et surveillances sismiques au Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), Hamou Djellit. Il a affirmé que cela est une activité sismique «tout à fait normale», soulignant toutefois qu'«aucune loi scientifique ni mathématique ne peut prédire l'heure et le lieu d'un séisme. Cela dit, la meilleure façon de prévention consiste, principalement, en le respect des normes de constructions et du règlement parasismique.» M. Djellit a estimé que nul n'a le droit de se poser la question «quand et où un tremblement de terre surviendra», puisque, a-t-il fait savoir, les régions du littoral (Sahel) sont caractérisées par des activités sismiques. «Les populations devraient se préparer (à d'éventuelles microsecousses )», a-t-il indiqué, rassurant qu'il n'y pas lieu de s'alarmer ni d'être en alerte permanente. Il a insisté que «le meilleur moyen reste la prévention» contre ce phénomène naturel, notamment par le respect des règles de construction et par le renforcement et la restauration du vieux bâti car, selon M. Djellit, «le facteur risque n'est jamais égal à zéro et la prédiction personne ne la maîtrise». Le directeur du Craag, Abdelkrim Yellès, avait affirmé récemment à l'APS que les régions du nord du pays représentent «une zone d'activité sismique continue et non épisodique qui se produit tout au long de l'année avec une moyenne de 50 microsecousses par mois». Ceci démontre, selon lui, «l'importance d'aborder la notion de diminution des risques sismiques dans cette zone, notamment par la prévention ainsi que par l'application des règles parasismiques dans toute construction». M.Yellès a ajouté que les bâtisses construites depuis les années 1980 dans le nord du pays «nécessitent un renforcement des opérations de contrôle afin de réduire leur état de vulnérabilité face à d'éventuels séismes à l'avenir». «Les contrôles de l'état de vulnérabilité des bâtisses actuelles dans la région du nord du pays, à savoir celles construites à partir des années 1980, doivent être renforcés avec davantage d'efforts pour une meilleure assurance contre les catastrophes naturelles», a-t-il indiqué, ajoutant que cela fait partie des «actions nécessaires pour la réduction des risques sismiques». «Etant donné que la construction est un acte scientifique, des efforts en matière de respect de la réglementation parasismique qui existe doivent être fournis, notamment, pour la construction des bâtis privés et des autoconstructeurs, et ce, dans l'ambition d'instaurer une assurance contre ces catastrophes naturelles.» M. Yellès a indiqué que «le littoral (le Sahel) est la région où le risque sismique est le plus élevé, suivi de la région des Hauts-Plateaux, puis du Sahara dans lequel l'activité sismique est quasi nulle», rassurant que «l'Algérie, dans sa globalité, reste une zone à activité sismique modérée», comparativement à certains pays de l'Asie ou d'Amérique.