M. Yelles-Chaouche a affirmé que les services du Craag ont pu élaborer une cartographie sous-marine qui a permis d'avoir une idée sur l'ensemble des structures qui menacent notre région. Intervenant à l'occasion du séminaire sur le séisme organisé, avant-hier à Boumerdès, le directeur du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), M. Abdelkrim Yelles-Chaouche, a indiqué qu'il existait des risques de tsunami en Algérie en cas de séisme. “On doit désormais intégrer cette donnée sur nos installations que nous construisons sur le long de la côte et à l'intérieur”, a-t-il averti, citant l'exemple du Japon qui a dû faire face à un tsunami plus meurtrier que le séisme. “Nous devons travailler sur les risques du séisme mais aussi sur le risque de tsunami”, a-t-il ajouté, avant de rappeler que le dernier tsunami qui s'est produit lors du séisme de Boumerdès le 21 mai 2003, a touché de façon modérée les côtes algériennes et la côte ouest de la Méditerranée et a causé de gros dégâts au niveau des câbles téléphoniques sous-marins. M. Yelles-Chaouche a affirmé que les services du Craag ont pu élaborer une cartographie sous-marine qui a permis d'avoir une idée sur l'ensemble des structures qui menacent notre région. “Les résultats de cette recherche doivent être pris en compte avant de se lancer dans toutes les constructions”, a-t-il souligné. “Il y a une série de failles dans le fond marin de toute la côte, d'Est en Ouest, qui vont générer des séismes, notamment la faille du Sahel située entre Boumerdès et Tipasa et la faille blidéenne”, fera-t-il remarquer. “Au début, on pensait que la région d'Alger est très peu sismique, mais les études et les recherches entamées après le séisme de Boumerdès ont révélé autre chose”, a-t-il souligné. évoquant le phénomène de liquéfaction, M. Yelles-Chaouche a affirmé qu'il y a nécessité de se pencher sérieusement sur les études pour éviter le basculement du sol. Pour le directeur du Craag, le Nord algérien est exposé à de réels risques sismiques. “La côte s'est élevée d'un demi-mètre”, a-t-il précisé, ajoutant que le même type de faille qui existe à Boumerdès existe à Annaba, qui demeure, elle aussi, exposée bien qu'elle n'ait pas encore connu une forte activité sismique. “La région de Biskra est également touchée, mais aussi le Sahel, Médéa sans parler de Boumerdès dont la faille continue de produire des secousses”, a-t-il indiqué. “On enregistre actuellement une moyenne de 100 secousses sismiques par mois alors que la moyenne était de 10 secousses par mois”, a-t-il souligné, ajoutant qu'“aucune partie du nord du pays n'est épargnée”, citant l'exemple du séisme qui s'est produit à Béni Oulmane. “Ce séisme est un parfait exemple de la forte sismicité que connaît les wilayas du nord du pays”, dira-t-il. Le directeur du Craag a affirmé que beaucoup de travail doit être mené pour minimiser les dégâts qui peuvent êtres causés par ce genre de catastrophe naturelle. L'orateur, qui a fait un exposé des plus détaillés sur les caractéristiques géographiques et géophysiques du nord du pays, a indiqué que plus de 70 nouvelles installations de surveillance du séisme sont en cours de réalisation pour nous permettre de comprendre comment se produit le séisme.